jeudi 30 octobre 2008

Les Vèvè dans le Panthéon Vodouique au Compte-goutte 6e

Damballah et Aida Wedo

Il s’agit de Damballah Wedo, il est nécessaire de placer un œuf sur de la farine. Cette nourriture environnée d’un vèvè aux serpents dessinés sont avec le même aliment, soit avec de la cendre, de l’écorce ou du marc de café, oblige le possédé à venir de quel lieu que ce soit, rempant sur le sol ou suspendu aux branches d’un arbre de voisinage.

Figure une « voix » au-dessus de tous les autres loas, ou esprits (dits encore ‘mystère’) du vodou haïtien. Les corps des fidèles montés par Damballah épousent tous les comportements, y compris les sifflement de la couleuvre.

Aida Wedo, n’est pas « l’épouse » de Damballah, c’est plutôt sa dimension féminine. Ce vèvè réalise donc « l’articulation » vodouique du pulsionnel au signifiant. Ce dont il s’agit ici peut être saisi comme un en-deça et aussi en même temps, un au-delà de la différence sexuelle, en tant que réalité culturelle, symbolique. Damballah est à la fois Aida, qui, elle, peut devenir Damballah.

ERZULIE FREDA DAHOMEY

Nous avons là, l’un des vèvè par le tracé duquel la présence. D’Erzulie est provoquée dans une cérémonie vodouesque. Mais il s’agit alors principalement du lieu entre la position libidinale culturellement définie et contrôlée en tant que féminité, et le corps. Mais il s’agit ici du corps érogène, multiplicité innombrable et non le corps organique déjà marqué culturellement du trait masculin ou féminin. Erzulie, dite « voix » de l’amour, est donc la figure même du pulsionnel erroné célibataire, sans bords ni centre, dépense illimitée, mort au travail dans le sursis du sens.

ERZULIE DANTOR

La figure de l’amour se colore ici de la passion mortelle qui est son essence en quelque sorte. Le cœur traversé par le poignard d’Ogou met en branle la passion tragique et jalouse de cette adoratrice de la violence du feu.
MARASSA-DOSSOU-DOSSA Les Jumeaux

Sont fignolés les attributs caractéristiques des jumeaux : des plats environnés de volutes et de motifs entrelacés, tous symboliques. Ils sont disposés symétriquement autour du poteau-mitan.

La répétition du même c’est le surgissement de l’étrangeté dans le familier. Sous la répétition de l’un déjà perce l’illimité de l’innombrable. Pour la pratique libidinale qu’est le vodou, il faut introduire une vie possible, un sursis dans cet écoulement de la démesure. Le culte des marassa ramenant au double la répétition du même, tente cette limitation de la puissance infinie. L’enjeu est à la taille de la tyrannie que peuvent exercer les jumeaux, morts ou vivants, sur le groupe parental.

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