samedi 30 août 2008

Table Ronde Sur l'Oeuvre de Jean-Paul Sartre

Pierre Eddy C.
C’est le 15 avril 1980 que mourrait, à Paris, l’écrivain et philosophe français Jean-Paul Sartre. Que sa disparition ait constituée une nouvelle d’importance dans tous les médias d’information, voilà sans doute un signe que l’influence de cet intellectuel a largement dépassé le cercle de ceux qui ont lu l’un ou l’autre de ses ouvrages. Car, il faut dire que la notoriété de Sartre est due tout autant, sinon davantage, à ses prises de positions politiques, qu’à ses écrits philosophiques ou littéraires.

Ce n’est pas pour rien sans doute que, parmi les nombreux commentaires parus à l’occasion de la disparition de Sartre, on retrouvait parfois derrière un éloge de circonstances, des reproches à peine voilés sur ses prises de position en faveur des mouvements de révolutionnaires : opposition à la vague anticommuniste des années 50, appui au peuple algérien contre l’armée française, soutien au peuple vietnamien contre l’agression américaine, appui au soulèvement de mai 1968 en France, etc. Cette image d’un Jean-Paul Sartre qui refuse le prix Nobel ou qui diffuse dans les rues de Paris le journal La cause du peuple afin de protester contre la censure politique du régime, voilà sans doute un souvenir dont le goût amer est encore bien présent dans la gorge des idéologues de la bourgeoisie.

Mais qui donc est-il ce philosophe, cet universitaire en chicane continuelle avec le rôle social qui lui était destiné à titre d’intellectuel célèbre ? Et comment faut-il comprendre et situer son action et ses idées dans le contexte historique qui a vu le mouvement communiste français et international croître pour ensuite tomber en grande partie dans la trahison révisionniste ? C’est pour voir un peu plus clair sur ces questions que nous avons réuni trois enseignants pour qu’ils nous livrent leurs points de vue sur le contenu et la signification des idées politiques de Sartre.

Les propos qui suivent ne constituent certes pas une critique finale de la philosophie de Jean-Paul Sartre. Ils ont cependant l’avantage de situer la question à l’intérieur du contexte plus général de l’évaluation de toute cette période historique qui va de la montée du fascisme et de la guerre à la renaissance du mouvement marxiste-léniniste international. Car, on ne peut comprendre l’histoire des idées en dehors de l’histoire tout court. Et inversement, l’étude des idées philosophiques d’une époque fait partie intégrante du bilan qu’on doit faire d’une période historique. À cet égard, on doit considérer que la critique de l’œuvre de Jean-Paul Sartre s’inscrit comme un aspect de la critique générale du contenu et des sources du révisionnisme qui a amené une partie importante du mouvement communiste à quitter le terrain du marxisme et de la révolution.

Pierre Eddy C.
Mais d’abord, qu’est-ce que l’existentialisme, cette philosophie à laquelle Sartre se rattache ? Et, comment peut-on situer ce courant par rapport à l’idéalisme en général ?

Robert
– L’idéalisme, de façon générale, c’est un courant qui explique l’histoire par les idées, par la volonté des hommes. Donc, pour l’idéalisme, les facteurs moteurs de l’histoire sont au niveau de l’esprit plutôt qu’au niveau des conditions matérielles dans lesquelles le monde évolue. Et pendant longtemps effectivement, la forme dominante de l’idéalisme, c’était l’idéalisme religieux pour qui, non seulement c’est l’esprit qui dominait, mais ce n’était même pas l’esprit humain. Pour l’idéalisme religieux, c’est l’esprit de Dieu, quelque part dans le ciel, qui dirige l’ensemble de l’histoire.

Dans ce sens-là, l’existentialisme marquait déjà une rupture. Le « cri existentiel » était, dans une certaine mesure, un rapprochement vers le matériel, parce qu’on faisait appel à l’homme concret, à ses passions, à sa vie de tous les jours. C’est réellement la philosophie du quotidien que tu retrouves chez les premiers existentialistes comme Kierkegaard, chez Heidegger, etc. C’était vraiment la révolte par rapport aux situations que les masses vivaient. Mais, faute de solutions, faute de perspectives, tu en venais, un peu comme par absence, à voir le mysticisme qui apparaissait comme la solution : si tu n’as pas de solution ici bas, alors il faudrait bien être heureux quelque part… C’est cela qui transpire finalement de ces philosophies-là. Et puis, surtout dans l’entre-deux guerres avec Kafka, Camus, etc., on voit apparaître les idées de l’absurde. Sartre lui-même a fait partie de ce courant-là dans ses premières œuvres. En critiquant l’idéalisme religieux, l’existentialisme a contribué ; à développer un idéalisme qu’on pourrait qualifier de subjectif.

L’idéalisme subjectif qui met l’accent sur les idées de l’homme, sa vie, son désespoir, c’est très présent encore aujourd’hui. Des affaires comme « c’est dans la tête qu’on est beau », « toi tu as ton idée, moi j’ai la mienne », ça reflète ce point de vue-là du pluralisme philosophique où ce qui compte, ce n’est pas la réalité, c’est le fait que toi tu as des idées précises en tant qu’être humain, puis que l’autre a des idées précises en tant qu’être humain. Dans ce sens-là, l’idéalisme subjectif où on sort les idées du ciel pour les ramener dans la tête des hommes, mais où les idées demeurent toujours le moteur de l’histoire, ça demeure le courant philosophique dominant.

Pierre Eddy C.
Après ces clarifications générales, le débat s’est engagé sur cette forme particulière de l’existentialisme, qui est indissolublement liée à l’œuvre de Sartre.

Robert
– Pour juger Sartre, il faut le voir d’un point de vue historique. À 25 ans, il décrit sa démarche de la façon suivante : « Nous refusons l’idéalisme officiel au nom de la tragédie de la vie ». Il se révolte contre la philosophie officielle qui affirme que tout est parfait et que tout est beau, parce qu’il voyait bien dans l’entre-deux guerres, comment le prolétariat était dans la misère. Mais, il va en venir rapidement aussi à se démarquer des autres existentialistes.

Ainsi, il caractérise le pluralisme philosophique comme étant un concept de droite. Sartre affirme clairement qu’il ne peut y avoir qu’une seule philosophie qui soit réellement vivante à une époque donnée, c’est celle qui est assise sur les conditions objectives. Donc, dans son approche générale de la philosophie, il part d’un point de vue matérialiste. Et c’est ça qui va l’amener à dire que le marxisme « reste donc la philosophie de notre temps : il est indépassable parce que les circonstances qui l’ont engendré ne sont pas encore dépassées », (cité de l’ouvrage de J.P. Sartre intitulé Question de méthode- NDLR).

Là où il y a des critiques à faire au marxisme, c’est, dit-il, qu’à partir d’une certaine époque, le marxisme s’est sclérosé. Il donne un exemple de ce qu’il veut dire quand il appelle qu’on avait élaboré de beaux plans pour le métro de Budapest. Mais, comme le sous-sol de Budapest ne cadrait pas avec les plans, on a déclaré que le sous-sol était contre-révolutionnaire ! Ça situe bien comment Sartre voit les marxistes de cette époque, comme étant des dogmatiques qui oublient de faire l’analyse concrète de situations concrètes pour en tirer les conséquences. Il dit que la pratique va tomber dans l’empirisme et la théorie dans le dogmatisme parce qu’on a coupé la théorie de la pratique. C’est pour ça qu’il dit que les marxismes n’appliquent pas le marxisme. C’est là aussi qu’il amène le rôle des théories de Freud et de la sociologie comme étant des instruments utiles, situés dans une perspective marxiste, pour comprendre le rôle de l’individu.

Avec ça, on commence aussi à toucher du doigt le bobo sensible de Sartre. Les préoccupations qu’il a de vouloir expliquer le rôle de l’individu dans l’histoire sont justes, de façon générale. Les critiques qu’il adresse, non pas au marxisme mais aux marxistes, sont justes. En somme, la façon dont je définirais Sartre, c’est que c’est un matérialiste, qui est effectivement dialectique dans beaucoup d’aspects, mais qui perd le point de vue de classe.

Ses positions de classe petites-bourgeoises font qu’il accorde tellement d’importance à la question de saisir le rôle de l’individu dans l’histoire qu’il met l’accent sur des questions secondaires à l’étape actuelle.

Aussi, il va dire « pour nous, la contradiction de base n’est qu’un des facteurs qui délimitent et structurent le champ des possible. C’est au contraire le choix qu’il faut interroger si l’on veut les expliquer dans leurs détails, en révéler la singularité et comprendre comment elles ont été vécues ». C’est là qu’il en vient à te dire que c’est le choix qui est déterminant parce que c’est le choix qui est créateur.

C’est en ce sens-là que je dis que Sartre ne se démarque pas complètement du courant de l’idéalisme subjectif. Il s’en démarque dans une certaine mesure en disant que l’homme ne peut pas se garocher n’importe où mais il garde l’idée que c’est l’homme qui est le facteur déterminant dans un rayon de 100 milles. Et toute l’attention qu’il accorde au choix de l’individu, c’est lié à l’origine et à l’appartenance de classe de Sartre. Ce qu’il ne voit pas c’est que ce qui va être déterminant sur les changements globaux, ce sont les actions de classes, l’action des groupes d’hommes pris globalement, et non pas les actions des individus pris un à un dans leur petit rayon de 100 milles.

Claude
- Ce n’est pas pour rien qu’il n’est à peu près pas question des classes sociales dans l’œuvre de Sartre. Pour Sartre, ce qui est primordial, c’est d’abord l’homme, d’abord l’individu. Sauf qu’il ne peut pas ignorer l’existence du marxisme. Il ne peut pas ignorer les leçons de l’histoire.

Je pense que Sartre n’est pas un marxiste. Il n’a jamais rallié comme tel le matérialisme dialectique. Il ne s’est jamais proclamé philosophe marxiste et il n’a jamais adhéré au Parti communiste même s’il en a fait l’apologie dans certains textes. Et pourtant, ce n’est pas par ignorance. Sartre aurait pu prendre ce chemin.

Mon idée, c’est que l’idéologie de Sartre, c’est une idéologie de la petite bourgeoisie, qui reste sur le terrain de la petite bourgeoisie et qui s’adresse à la petite bourgeoisie. Mais, comme on le dit souvent, les positions de classe de la petite bourgeoisie, ses intérêts objectifs, l’amènent des fois à être du côté de la bourgeoisie, des fois du côté du prolétariat. Et Sartre, il représente la petite bourgeoisie qui a tendance à aller du côté du prolétariat et qui a intérêt à le faire. Son projet, c’est vraiment de faire une anthropologie philosophique, c’est-à-dire une philosophie de l’homme. C’est la philosophie des existentiels, du suicide, du désespoir, etc. Quand on lit ses romans, c’est tout ça qu’on trouve chez Sartre : la prostitution, le désespoir, le suicide, le mensonge, l’enfer c’est les autres, l’homme est un loup pour l’homme… Autrement dit, la nature humaine fait que les hommes se dévorent entre eux.

Je pense que Sartre est un progressiste qui travaille dans son genre à la révolution mais qui le fait d’un point de vue petit-bourgeois, sans jamais s’adresser aux masses. C’est un intellectuel progressiste qui, sur le terrain de la petite bourgeoisie, s’adresse à la petite bourgeoisie pour lui dire : on a intérêt à faire la révolution et à appuyer le communisme parce qu’il voit un peu le communisme comme un humanisme auquel on doit aspirer.

Gilles
- Moi, en lisant Sartre, j’ai trouvé qu’il se posait des questions sur lesquelles les communistes n’intervenaient plus : la question du rapport entre l’individu et la société, la question du rôle de l’individu dans l’histoire de la société. Ce qu’il développe beaucoup, du moins dans ses premières œuvres, c’est une conception qui, d’après moi, est typiquement idéaliste et c’est celle de la liberté.

Sa conception de la liberté finalement, c’est que l’individu peut choisir son avenir, choisir d’être ce qu’il veut être, compte tenu des limites qu’il a dans sa propre existence. C’est toujours aborder la question en voyant la liberté du point de vue de l’individu par rapport à sa propre vie à lui et non pas voir le rôle de l’individu dans l’histoire justement et comment il va intervenir dans un mouvement historique. Va parler de ça à l’assisté social qu’il peut changer sa vie du jour au lendemain. Ça ne veut pas dire grand-chose. Il peut effectivement se suicider ; il va changer sa vie du jour au lendemain…

Cette conception de la liberté, elle n’éclaire pas bien gros la lutte ni la réalité non plus. Elle va en éclairer un petit aspect effectivement, qui est comme dans le noir pour les matérialistes, toutes les questions de psychologie, toutes les questions existentielles. Ce sont des questions sur lesquelles Sartre n’a pas eu d’interlocuteur matérialiste si on peut dire. Il n’y a personne, il me semble, à son époque, qui est venu ramener le débat sur un terrain où la question de la lutte de classes prend plus d’importance que d’être simplement le contexte dans lequel une existence se développe. Parce que c’est à peu près de même que Sartre présente ça.

La philosophie de Sartre, je dirais que c’est une philosophie révolutionnaire. C’est l’individu qui doit se révolter contre son existence qui est brimée par une classe sociale. C’est tout le temps l’individu qui doit se libérer. Mais, en tant que philosophie de la révolte, les idées de Sartre ont pu jouer un rôle progressiste, en faisant décrocher pas mal de monde de l’idéologie bourgeoise. Sauf que, ça ne permet pas d’adhérer à l’idéologie révolutionnaire. C’est comme s’il restait entre les deux.

Je dirais que Sartre est « contre-culturel » ou quelque chose dans le style. Il va contre la culture dominante mais il ne va pas te donner de solution en montrant que ce sont les intérêts de classe qui sont en cause dans tout ça. Et cette philosophie de la révolte, elle a pu mener à des gestes très anarchistes et à l’individualisme : rompre avec l’idéologie dominante mais pour s’affirmer soi.

Robert
- Plus j’y pense, plus je n’hésiterais pas à classer Sartre parmi ceux qui ont fait avancer les choses. Il a été un de ceux qui a planté le clou à l’idéalisme religieux dominant à l’époque. Il s’est démarqué du pluralisme philosophique et de l’idéalisme subjectif absurde. Aussi, il fait à certains égards, des critiques justifiées aux marxistes. Par contre, il n’est pas capable d’y apporter de réponses. Et quand il essaie, il retombe dans l’idéalisme subjectif. Je dirais que la lutte de classes le rappelle à l’ordre de façon régulière, alors même que ses tendances personnelles et ses origines de classe, le poussent vers l’individualisme. Mais il ne faut pas nier pour autant que Sartre n’a jamais vraiment réussi à rompre avec l’idéalisme et que l’idéalisme subjectif, dont il est la frange de gauche, si on peut dire, demeure l’idéologie dominante actuellement.

Claude
- Moi aussi je pense qu’il faut avoir un point de vue nuancé sur Sartre, mais j’ai des réticences à te suivre jusqu’au bout. Dire que l’existentialisme athé de Sartre c’est progressiste par rapport au courant dominant de l’époque, il me semble que c’est oublier que le marxisme existe et que lui aussi, il plante le clou à l’idéalisme religieux. Sartre n’est pas pré-marxiste. L’aspect principal, fondamental de sa philosophie, c’est l’idéalisme à mon avis.

Gilles
- Il faut rappeler qu’il n’y avait plus, à l’époque de Sartre, de philosophes matérialistes qui luttaient contre les philosophies idéalistes contemporaines. En ce sens-là, Sartre était comme à l’avant-garde dans le sens que les philosophes matérialistes ne parlant plus, c’est Sartre qui a lutté contre la philosophie bourgeoise.

Il ne faut pas oublier qu’après la guerre, le Parti communiste français a lancé le mot d’ordre de désarmer le peuple et de reconstruire la France capitaliste. Pour quelqu’un de progressiste, ça devait faire drôle ! Aussi, on ne devient pas matérialiste tout seul en lisant des livres. Or, tu n’avais pas de milieux de discussion matérialiste en France à cette époque là. D’abord la guerre a concentré toutes les énergies. Ensuite, après la guerre, on voit le Parti communiste français qui commence à dégénérer.

Pierre Eddy C.
Postscriptum

Les points de vue rapportés ici sont, à plusieurs égards, contradictoires. Le débat est donc loin d’être clos.

Jean Jacques Brocher dira de lui : « En 1981 donc, Sartre domine encore le paysage intellectuel et moral. Malgré les tentatives de hisser Camus à son niveau, on admet vite que le génial auteur de l’Étranger, de la chute, est aussi le modeste penseur du Mythe de Sisyphe, de l’Homme révolté. Les grands héritiers, à des titres divers, de Sartre, Barthes, Foucault ou Deleuze ont disparu, sans nous laisser une si définitive impression de vide.

Nous n’avons plus de contemporain capital, de philosophe vers qui nous tourner, d’écrivain qui prenait parti, sans ambages. Nous souffrons d’un manque de réponses. Mais plus encore, peut-être, d’un manque de questions. Le piédestal sur lequel se dressait la statue du petit homme est bien vide.

Être un homme libre, c’est se mettre en situation d’être insulté, haï. Sartre en eut sa ration. Dans un entretien avec Michel Constat, il raconte comment son entrée dans le monde des lettres fut d’abord d’essuyer un débordement de haine. À la libération, ou tout de suite après, celle des communistes, Garaudy et Konard, puis (ou en même temps) celle de la droite (Lazareff, directeur de France-soir ; affirmant qu’il « ferait la peau » de l’existentialisme. On n’imagine pas aujourd’hui, le patron d’un grand quotidien affirmer qu’il « fera la peau » du structuralisme, ou de la philosophie anglo-saxonne ) ».

Dans un petit livre très suggestif, l’existentialisme est un humanisme. Sartre définit ce mouvement par opposition à l’essentialisme classique. La plupart des grands philosophes traditionnels étaient essentialistes. Par exemple, Platon ou Aristote, Saint Thomas d’Aquin ou Mallebranche, Kant ou Spinoza. Seuls, peut-être, des penseurs comme Socrate, Pascal ou Nietzche auraient refusé cette étiquette.

C’était sa définition de l’existentialisme, l’existence, dit Sartre, précède l’essence. « il s’agit d’ici de l’existence humaine radicalement différente de celle des objets fabriqués. Mais tandis que le propre d’une chose est d’être ce qu’elle est, l’homme est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est. Il est toujours, par ses projets, au-delà de toute situation et toujours, par sa conscience, au-delà de lui-même.

Dans la mauvaise foi, il dira celui qui ne veut pas prendre conscience de sa liberté, qui la fuit et s’enferme dans sa condition, pratique la « mauvaise foi » et devient un « salaud » au sens Sartrien du terme. La mauvaise foi est la conséquence de cette contingence qui nous jette dans le monde, « comme ça, pour rien ». Le célèbre texte du garçon de café illustre cette attitude de mauvaise foi : il refuse son « pour-soi » et se laisse engluer dans « l’en soi ». Dans l’être dans le monde, il présente l’esquisse d’une théorie des émotions. L’émotion y est posée comme une conduite magique, c’est-à-dire qui échappe au réel. Ce sont les circonstances particulières qui modifient la conscience en situation de réaction à un stimuli extérieur. Sartre fait alors une distinction entre les deux états que sont la conscience imageante et la conscience perceptive.

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