samedi 6 septembre 2008

CAPSULE - Santé

Au-delà de l’attirance physique, l’amour possède un étrange pouvoir de guérir qu’il ne faut pas sous-estimer disait Jean Drouin dans ses écrits.

LE MEILLEUR MÉDICAMENT DU MONDE, C’EST L’AMOUR

Les légendes sont pleines d’histoires de gens qui sont morts d’amour… Quand Tristan revient auprès d’Iseut, l’étrange maladie qui la consumait disparaît miraculeusement. Tout cela n’est peut-être pas aussi mythique qu’on pourrait le penser. L’amour, la tendresse, voire une solide amitié ou même une simple et franche camaraderie sont effectivement susceptibles de guérir. Ce sont les plus hautes autorités de la médecine interrogées qui l’assurent. « L’amour est certainement la plus formidable puissance connue de l’homme, déclare par exemple le célèbre neurochirurgien J. Dewitt Fox. Il ne faut jamais sous-estimer son pouvoir de guérir, qu’il s’agisse d’un simple coup de froid ou d’une maladie irrémédiable ». Ce médecin est formel. Il a constaté, dans sa vie professionnelle, que dans cent pour cent des cas, pour la plupart des maladies, arthrite, problèmes cardiaques, diabète et folies diverses inclues, l’amour peut être un élément déterminant sur la voie de la guérison.

Un autre spécialiste, le docteur William Standish Reed, est encore plus optimiste : « Je suis persuadé, a-t-il déclaré, que n’importe quelle maladie peut être soignée et guérie par l’amour. Ce sentiment est certainement beaucoup plus important que la pénicilline ou tous les autres antibiotiques ! C’et la plus formidable médication au monde… ». Il cite le cas d’une femme de soixante ans qui lui a semblé exemplaire. Elle a été opérée, il y a quelques années, d’un cancer à l’utérus. Malgré l’intervention et des traitements ultérieurs aux radiations, le mal réapparut et la science ne lui donnait guère que quelques mois à vivre. « Mais elle était intimement persuadée que beaucoup de gens, son mari, sa famille, ses amis, lui vouaient un indéfectible amour. Elle disait ressentir que tous la soutenaient psychologiquement dans sa lutte contre la mort. Cela nous paraissait réconfortant qu’elle assume aussi bien le destin qui ne pouvait manquer d’être le sien. Réconfortant et triste tout à la fois. « Or, nous avons assisté à une soudaine et inexplicable rémission de son mal. Elle est aujourd’hui, et contre toute attente, toujours vivante. Elle se porte très bien. Les examens qu’elle subit périodiquement montrent que le cancer a complètement disparu. Ce n’est certainement pas la médecine qui l’a ainsi tirée d’affaire. C’est l’amour ».

Un cas aussi spectaculaire que celui de cette femme est loin d’être unique. D’aucuns se sont attachés à rencontrer des spécialistes de toutes les disciplines médicales et cela à travers toute l’Amérique du Nord. Cela leur a permis de montrer, à l’issue de leur reportage, combien les scientifiques qui s’occupent en 1998 de santé sont unanimes à penser que le pouvoir thérapeutique de l’amour existe et agit. « C’est particulièrement évident dans le cas des enfants, explique le docteur Raymond W. Denko, de la côte est. On dirait que l’attention affectueuse dont ils se sentent entourés accroît l’efficacité des médications traditionnelles. Je suis pour ma part très porté à penser que la sensation d’être psychiquement soutenu par ceux qui les soignent développe en eux un phénomène psychosomatique que la science devrait étudier avec précision. Dans les cas d’arthrite que je soigne, j’ai constaté une production supérieure d’endorphines (une substance organique qui combat la douleur et hâte la guérison) chez les enfants qui se sentent aimés par rapport à ceux qui doivent conduire une guérison solitaire ».

Il évoque ainsi l’exemple d’une petite fille de huit ans qu’il appelle Heidi. Celle-ci était soignée pour des crises d’arthrite chronique depuis l’âge de deux ans. Bien que ne lui refusant rien en matière de soins objectifs, sa famille, très désunie, s’occupait fort peu d’elle psychologiquement. Heidi ne connaissait aucune amélioration. Le traitement permettait tout juste de contenir le mal et l’avenir s’annonçait sombre puisque la croissance ne s’accompagne jamais, dans pareils cas, d’une évolution positive d’une telle situation pathologique. Fort de son expérience, le professeur Denko a convoqué tour à tour les parents et les proches d’Heidi. Il leur a cité, chiffres et diagrammes en main, des cas d’enfants pour lesquels une solide affection avait joué un rôle déterminant dans le développement du processus de guérison. Les parents de la petite fille ont pris conscience de l’abandon psychologique dans lequel ils l’avaient toujours laissée et ils ont été convaincus par les démonstrateurs du médecin.

Les bienfaits de l’affection

« … De ce jour, a constaté le praticien, ils l’ont entourée d’un maximum d’affection. Malgré leur désunion, et les problèmes qu’entraînaient leurs vies parallèles, ils ont mis en place un véritable programme pour la visiter tous les jours et lui donner l’impression profonde qu’elle était soutenue par leur amour. En moins de trois mois, Heidi a surmonté la plupart de ses crises d’arthrite rhumatoïde. Aujourd’hui, on peut très lucidement espérer une guérison complète dans les deux ou trois ans qui viennent ». L’enquête multiple ainsi les exemples de gens de tout âge, de tous niveaux intellectuels et de toutes les classes sociales qui ont éprouvé les bienfaits curatifs de l’amour ou de l’amitié. Histoires de couples profondément unis, d’enfants qui se sont appuyés sur l’attention qu’on leur portait pour sortir d’impasses médicales inquiétantes et désespérées, de vieillards qui ont pris conscience qu’ils comptaient encore pour quelqu’un… tous les médecins interrogés s’accordent à reconnaître dans ces expériences vécues l’intervention mystérieuse mais tangible de l’amour.

L’un deux, le docteur Naughton, enseignant à l’université d’État de New-York et très connu outre-Atlantique pour ses travaux en psychosomatique, a même mis au point une sorte de « vademecum affectueux » de l’entourage des malades. Les docteurs Fox et Appleton (université Harvard) l’ont complété en fonction de leurs propres observations. En voici les points principaux :
- En premier lieu, il faut toujours s’adresser à un malade en multipliant les termes affectueux. Le vocabulaire ne manque pas de « chéri(e) » à mon (ma) très cher(e) ami(e), selon bien entendu la personne à laquelle on s’adresse. Peu à peu, grâce à ces expressions que d’ordinaire on ne remarque pas ou qui même peuvent éventuellement agacer, il se crée, dit le docteur Fox, une sorte de conditionnement amoureux. C’est la base même sur laquelle va s’édifier tout le processus de guérison psychosomatique.

- Il faut passer un maximum de temps auprès du malade. Parce que ça les arrange, consciemment ou non, la plupart des gens pensent qu’on fatigue le patient en lui rendant de trop longues et de trop fréquentes visites. Le corps médical lui-même a tendance à abréger les entrevues pour des raisons tout à fait pratiques mais en fait inacceptables puisqu’elles entravent l’évolution psychologique de la personne qui souffre. Le malade a besoin de sentir qu’on lui consacre un temps qui pourtant vous est précieux. Il faut lui donner, avec tout le tact voulu, s’entend, l’impression profonde que l’on prend sur son travail, sur ses loisirs pour s’occuper de lui.

Des attitudes très positives

- Les gestes affectueux sont de toute première importance. Prendre la main de quelqu’un qui souffre, l’embrasser, lui caresser les cheveux, etc., sont des attitudes fondamentalement positives et concourent hautement à ce conditionnement affectueux évoqué plus haut. Bien des gens, surtout les hommes, les oublient ou s’en défendent, considérant peut-être cela comme dévirilisant ou indigne d’eux.

- Autre manifestation de sympathie thérapeutique à ne pas négliger, votre présence auprès du malade par les fleurs que vous lui faites parvenir, les petites gâteries, même non autorisées, une carte avec vos vœux de prompt rétablissement. Pendant les longues heures de solitude des hôpitaux ou des chambres où l’on est cloué par la maladie, l’esprit travaille très souvent de manière négative. S’il peut s’appuyer sur ces témoins de l’intérêt affectueux qui lui est porté, il est évident que les effets en seront bénéfiques.

- Le docteur insiste sur le fait qu’il faut « partager joie et humour », avec un malade. Pourquoi ? Il a ainsi l’impression d’être toujours intégré dans une société normale où l’on rit et plaisante, autant pour se défendre que pour se détendre. Raconter une blague, même idiote, à un grabataire a pour effet de rompre dans lequel il risque de s’enfermer.

- Démontrer au patient que tout le monde se soucie de l’amélioration de son état. On peut lui parler de son milieu familial où il est souvent question de lui, d’une discussion qui a eu lieu à son propos dans son cercle professionnel où l’on a déploré son absence, d’un ami qu’il avait un peu oublié et qui s’est souvenu de lui parce qu’il était souffrant…

- Même si le patient est très malade, voire inconscient, il faut lui parler, le toucher, l’embrasser et demeurer optimiste autour de lui. Ces perceptions, que l’on peut qualifier de « subliminales », sont d’une très grande efficacité, a constaté le docteur Appleton qui en est un spécialiste, pour une évolution favorable de l’état pathologique.

« Il y aurait bien d’autres conseils à donner, ajoute le docteur Fox. En règle générale, « aimer » un malade à des fins thérapeutiques consiste à lui démontrer intimement qu’il n’est pas coupé du monde et du réseau affectif dans lequel il est à l’aise. Selon qu’il s’agit d’un conjoint, d’un ami, d’une connaissance plus éloignée, il est évident que l’attitude doit être adaptée à la situation. D’autre part, il est bon de prendre conseil auprès du médecin. On sait aujourd’hui quel environnement psychologique convient à telle ou telle maladie ». En viendra-t-on comme le suggère le même savant, à prescrire des mots d’amour ou d’amitié sur les ordonnances ? « Pourquoi pas ? Ce ne serait pas ridicule dans la mesure où l’action d’un geste ou d’une parole vaut mieux qu’un antibiotique, déclare le docteur. Quant à savoir quel processus psychosomatique aboutit à ces résultats, nous en sommes encore au stade des hypothèses ».

Certains parlent de phénomène parapsychologique. D’autres, opposés à l’existence du paranormal mais reconnaissant néanmoins les faits, pensent à des liens mal connus encore entre le psychisme et la physiologie. Quelle que soit la réponse, force nous est de constater avec les médecins interrogés que l’amour est la plus grande force au monde qui puisse exister. Les romantiques seront certainement heureux du profond mystère qui entoure encore son merveilleux pouvoir.

La connaissance de l’environnement social dans lequel le patient vit procure aussi d’importantes informations. Les gens ont tendance à créer un environnement qui reflète leur « moi intérieur ». Le médecin qui fait des visites à domicile a une chance unique d’observer le patient dans son milieu, récoltant maintes informations sur la « scène » où les patients jouent leur maladie, entourés de leurs partenaires (SIC).

Découvrir qui est le partenaire du patient, quels enfants il a, est une façon indirecte de mieux le connaître. Quelquefois, un homme d’apparence sereine vit avec des personnes en proie à des difficultés émotives ou physique considérables ; cela indique que sa sérénité n’est que contrôle, habituellement trahi par ses fonctions corporelles. Nos proches nous reflètent, nous font miroir (SIC). Seul ce que nous sommes, au-delà de toute pensée sur qui nous sommes, a pouvoir de guérison.

En conclusion, un serrement de mains, un secret murmuré à l’oreille valent souvent mieux que des kilos de médicaments.

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