jeudi 25 septembre 2008

QUI A DIT QUE LA SCHIZOPHRÉNIE SERAIT UNE MALADIE HÉRÉDITAIRE?

C’est ce qu’a déclaré un psychiatre dans les années 1980. Ce dernier venait de terminer ses recherches sur l’hérédité et estimait que la schizophrénie est une maladie héréditaire, qui ne tient pas au milieu.

« Tout comme les parents de grande taille ont des enfants de grande taille, affirme le Dr Paul Wender, les parents schizophrènes engendrent des enfants schizophrènes ».

Professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de l’Université de l’Utah, le Dr Wender ajoute que l’examen d’enfants adoptés qu’il a poursuivi au Danemark porte un coup sérieux à l’hypothèse que la schizophrénie s’acquiert dans le milieu.

Cette découverte dit-il, devrait empêcher les psychiatres et les travailleurs sociaux de harceler les parents d’enfants mentalement déséquilibrés. Depuis le temps qu’on accuse les parents de détruire l’équilibre mental de leurs enfants. C’est là de la cruauté inutile, qui risque de nuire aux chances de l’enfant d’obtenir les soins appropriés.

Wender et quatre autres médecins ont commencé leurs recherches au Danemark en 1963. Ce pays conserve le dossier complet de toute personne hospitalisée pour maladie mentale et le groupe de recherche a choisi 79 personnes qui avaient déjà montré des signes de schizophrénie.
Par la suite, le groupe a retracé, interviewé et examiné des enfants nés de ces personnes mais adoptés par la suite. Même élevés par des parents normaux, ces enfants avaient un caractère schizophrène.

Enfin, le groupe a examiné une trentaine d’enfants dont les parents naturels étaient normaux, mais qui furent élevés par des parents adoptifs schizophrènes. Ces enfants n’étaient pas plus déséquilibrés que ceux dont les parents naturels ou adoptifs étaient normaux.
L’équipe a aussi examiné des adultes, schizophrènes ou normaux, adoptés durant leur enfance. Les conclusions étaient identiques.

Cas limitrophes

Pour le Dr. Wender, le schizophrène chronique est « le psychopathe-type hospitalisé », qui s’adapte mal à la société, qui a des périodes de confusion, qui prend souvent ses rêves pour des réalités et qui souffre d’hallucinations.

« On peut habituellement soigner ces cas graves, dit-il, mais ces personnes agissent rarement comme le reste de la « société ». Toutefois, l’habitude des schizophrènes pourra permettre d’identifier le « schizophrène limitrophe… qui compte pour 5 ou 10 pour cent de la population ». Ces soi-disant schizophrènes sont souvent considérés comme des excentriques, ont de la difficulté à s’entendre avec leur prochain et souffrent de dépression légère.

« S’il est possible de les identifier par l’étude des dossiers et l’examen des proches, il sera peut-être possible de les aider avant qu’ils ne deviennent de vrais schizophrènes ».
Selon le Dr Wender, la méthode qui consiste à examiner les parents et à étudier ensuite le comportement d’enfants adoptés, vivant dans un milieu différent, pourrait faciliter la compréhension d’autres problèmes humains.

On tenterait déjà, par ce moyen, de déterminer si l’alcoolisme ou certain comportement criminel ont un caractère héréditaire.

L’élément fondamental du noyau schizophrénique : la discordance; ce terme résume « le détachement ‘Janet’ », « la scission » ou « Spaltung de Bleuler ». Il exprime « le défaut de cohésion et d’unité de la conscience et de la personnalité des schizophrènes. » La discordance traduit l’ambivalence, la bizarrerie, le détachement, l’impénétrabilité du schizophrène.

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