mardi 20 janvier 2009

Toxicomanie et la Femme 1e partie

On se fait du toxicomane l'image d'un individu activement hédoniste, perpétuellement à la recherche de sensations de plaisir, alors qu'il s'agit de quelqu'un qui éprouve de grandes difficultés à satisfaire son besoin de plaisir par les moyens auxquels recourent les autres.

Au lieu de concevoir les drogues comme l'ennemi et l'abstinence comme la grande bataille qui sera gagnée par de durs efforts et des comportements strictement règlementés, nous devons nous tourner vers un modèle d'épanouissement humain et de satisfaction des besoins. Nous devons aider les individus à devenir les agents actifs de leur plaisir, et non des récipients passifs. Il nous faut proposer des programmes de prise de conscience du corps, la médication, des arts d'expression, des psychothérapies. Nous devons intéresser nos patients à la musique, la danse, la pêche, le camping, la voile, la photographie, et à la sexualité. Nos clients doivent apprendre non seulement qu'il est profitable de rechercher activement un large éventail d'expériences agréables, mais aussi comment y arriver.

Si nous voulons attenuer les états de dépendance aux psychotropes, il nous faut d'une part sensibiliser le toxicomane à d'autres sources de satisfaction psychosensorielle et d'autre part l'amener à une attitude plus détendue moins angoissée.

Dégageons quelques traits qui sont supposés intervenir dans la personnalité de tous les toxicomanes.
A) C'est que les personnes qui sont attachées aux drogues semblent avoir une vie sexuelle très perturbée: frigidité, impuissance, indifférence, pudibonderie, ressentiment. Quelque soit leur problème particulier, le sexe est rarement pour eux une source de plaisir importante, souvent même, il est source de désagréments. Cette absence de gratification au niveau sexuel semble procéder la période d'accrochage aux drogues, laquelle aggrave certainement cet état. Bell et Trethowan, 1972).

B) Les toxicomanes ne savent pas comment se distraire, du moins sans leurs drogues. Très peu de choses les intéressent dans le monde "normal"; presque rien ne les excite en dehors de ce qui touche directement à la vie de drogué. Ils ont perdu le contact avec l'enfant qui se trouve en eux, et du même coup avec la spontanéité, la créativité et la joie.

C) Ces toxicomanes semblent ressentir très peu de sensations somatiques agréables. On a observé que les alcooliques boivent beaucoup plus que les autres du fait que de faibles doses ne leur procurent pas de plaisir. Ceci les amène à moins contrôler leur consommation. Cette absence de feedback au niveau somatique résulte-t-elle d'une quelconque déficience physiologique ou relève-t-elle davantage de la psychodynamique? Mes propres études me font penser qu'il s'agit surtout d'un problème d'ordre psychologique.

L’alcoolique est un individu qui vit sous la tyrannie de son passé, de sa toute première enfance. Dans l’histoire de vie du futur alcoolique ou plutôt de celui qui est devenu alcoolique, il est possible de trouver dans sa jeune enfance une difficulté dans la relation parents-enfants, une frustration du besoin d’amour et de tendresse. Des relations familiales défectueuses, telles que l’inconstance, le rejet, l’indifférence, un manque de chaleur dans les relations, des relations punitives, etc., empêchant le degré d’identification qui permet à l’enfant d’intérioriser les normes et les valeurs nécessaires pour le développement d’un contrôle de soi normal.

Bien que l’interaction avec les deux parents semble nécessaire pour le développement d’une personnalité intégrée, une bonne relation avec un seul parent est cependant suffisante pour que l’enfant évite un comportement antisocial ou déviant.

Ainsi on sait que l’enfant développe sa propre image de lui-même en regardant les attentes que les autres ont de lui, particulièrement en observant son modèle : pour la fille, sa mère. Alors, nous nous attarderons plus longuement sur l’image que la femme a eue et conserve cette dernière affirmation tirée de nos données est corroborée par une étude faite en France auprès de femmes alcooliques dans laquelle une image plutôt ambivalente du père existait.

Nous retrouverons l’image de l’époux dans le troisième chapitre et nous établirons alors un lien avec celle décrite ci-haut.

IMAGE DE LA MÈRE
Il y a beaucoup plus de recherches sur les relations mère-enfant que sur les relations parents-enfants ; sans doute à cause du caractère indélébile de l’influence de la mère. Pour assurer le futur équilibre de l’enfant, le jeune doit avoir une expérience intime et chaude, des gratifications dans ses relations avec sa mère ou le substitut. Si la première relation avec la mère n’est pas satisfaisante il y a alors une faim inconsciente qui persiste jusqu’à l’âge adulte. Les expériences de la vie peuvent suppléer en partie pour ce trouble émotionnel mais jamais compenser complètement.

Pour bien situer l’influence de la mère, nous nous rattachons à trois dimensions : le type d’autorité qu’elle exerça, l’attitude affective générale face à l’enfant (notre sujet en l’occurrence), et enfin, le dialogue possible ou non avec l’enfant.

* à suivre *

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