mardi 11 mai 2010

DIFFICILE D'ÊTRE HÉTÉROSEXUEL

Non, ce n’est pas facile d’être hétérosexuel, dites-vous?

C’est ce que nous apprend Jean Basile et citant le livre « Les sexes de l’homme » de Geneviève Delaisi que depuis que les « rôles sexuels ont été remis en question, il y a eu bien des interrogations et peu de réponses. C’est que le champ de la sexualité considérée dans ses rapports avec l’autre est un domaine difficile à cerner, piégé de toutes parts. C’est là, en effet, où l’être humain éprouve sa complexité. C’est là où il découvre son angoisse.

Mais, lentement, des lignes directrices émergent qui permettent de mettre un peu d’ordre dans cette jungle toujours à explorer. Dans un petit livre parfois remarquable, Les Sexes de l’homme, la préfacière, Geneviève Delaisi de Parseval, dégage les deux axes principaux qui ont presque forcé les mâles hétérosexuels à réévaluer leur identité profonde : le féminisme et l’homosexualité masculine. Le féminisme, parce que le mâle hétérosexuel s’est vu soumis à un désir qui ne passait plus par ses propres fantasmes mais bien par les fantasmes de sa ou ses partenaires. L’homosexualité, parce que l’homosexuel masculin au-delà de toutes ses marges, vit, selon le mot de l’historien des mentalités. Philippe Ariès, « une sexualité à l’état pur, et par conséquent, une sexualité pilote ».

Ces deux assertions, si brutales, sont certainement choquantes. Peu d’hommes hétérosexuels y réagiront positivement. Quoi! Les «p’loves » et les « fifs » vont nous donner des leçons! Il semble que cela soit pourtant vrai, étant entendu qu’il ne faut pas mélanger ce que l’on voit aisément du féminisme et de l’homosexualité masculine (la démarche politique radicale, le terrorisme intellectuel ou émotif) et une réalité plus profonde…que ne connaissent pas toujours la féministe et l’homosexuel, pris eux-aussi, dans la ronde des apparences et des futilités.

L’avantage de ce petit livre est sa clarté. Il ne tombe jamais dans la polémique ou la simplification à outrance. Il y a donc quelques témoignages, puis un peu de physiologie, puis un peu de physiologie basée sur une clinique. Chaque texte arrive à sa place, explique, détruit un petit mythe au passage. Tous montrent que la question est chaude, que l’hétérosexuel masculin, lui aussi, est encore la victime de préjugés. Celui de la masturbation, par exemple, le « vice » par excellence des vieux collèges classiques, que le pape condamne encore, dont l’on sait pourtant aujourd’hui qu’elle est sinon innocente, inévitable du moins.


* à suivre *

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