vendredi 2 août 2013

MISÈRES DU DÉSIR - CHAPITRE X

CHAPITRE X

Après avoir fait l’amour, dans le silence et la nudité de nos corps tout remplis l’un de l’autre, nous contemplons notre plénitude, tellement contents d’être homme et d’être femme.  Si différents et si semblables.  Nous sommes comme une bonne terre chaude après une averse d’été, prometteuse d’une bonne récolte.
Encore une fois, c’est le dernier appel. Quand il s’éloigne d’elle, un frisson lui travaille le corps.
  • Je t’appelle de New York et je t’attends à Madrid. À bientôt, Chérie. Mi Amor!
Elle lève la main, sourit tristement et murmure : “Adieu Raùl”. 
Adios Mi Amor
Sur le chemin du retour, alors qu’elle s’agrippe au volant, Hélène a l’impression de rouler vers le néant. Mais elle sait qu’elle a pris la bonne décision.  Parler à Raùl de ses inquiétudes aurait tout faussé, tout gâché.  Au moins, de cette façon, les souvenirs resteront intacts.
Dès le lendemain début une course contre l’anxiété et une lutte acharnée pour éviter de prendre les appels incessants de Raùl.  Sans rien expliquer à Odette, elle a pris congé pour un mois.  Quelques jours plus tard, elle admise à l’hôpital.
  • il aurait pu rester!  Quel égoïste!
  • je t’interdis de parler comme ça. Tu connais à peine Raùl!  Avoue qu’il est adorable.....
  • Charmant, je te le concède.  Mais pourquoi n’est-il pas ici avec toi?  L’amour, c’est aussi d’être là quand ça compte. IL veut t’emmener avec lui à Madrid pour la vie et il ne peut faire face à ça?
Hélène baisse les yeux pour éviter le regard de sa nièce.
  • tu ne lui as rien dit? Tu ne lui as pas dit?  Tante!  Mais pourquoi?
  • Chère nièce, Raùl sera mon plus beau souvenir, mais cette relation est vouée à l’échec.  Tu vois bien que mon corps ne suit déjà plus mon coeur.  Et malgré tout l’amour que j’éprouve pour lui, malgré toute la peine que j’éprouve de son départ, je dois le laisser pour revenir avec moi et avec mes idées.  Il en va de ma vitalité - celle-ci fleurissant, il reviendra vers moi.
Les deux femmes sont interrompues par l’arrivée des infirmières.  La nièce regarde sa tante partir pour le bloc opératoire, la gorge nouée.  Pourquoi semble-t-elle toujours tourner le dos au bonheur?
Le mois d’août était plongé dans l’obscurité, à l’exception de quelques villes de banlieue, vivement éclairées.
Montréal paraissait endormie, Hélène aussi.  Par la fenêtre, le bruit des enfants qui jouent dehors, le bruit du vent dans les feuilles, une odeur de gazon coupé.....elle ferme les yeux pour tout savourer.  Comme le vie lui semble précieuse, aujourd’hui.
  • Allez! Un toast! À ma tante, une femme superbe, qui fête aujourd’hui ses 43 ans et la vie!
Tout le monde lève son verre au toast de la nièce qui décoche un clin d’oeil à sa tante tandis que Hélène murmure un merci à l’intention de Martine son médecin qui semble très émue.  Les tests de Hélène sont négatifs, aucune trace de cancer.
  • Alors, ce départ pour Madrid?
  • Heu....c’est-à-dire que....nous avons un peu retardé le projet.  
Les questions fusent. Les commentaires sur Raùl aussi.  Hélène donne le change, répond d’un ton détaché. 
Quelques minutes plus tard, elle se retire sur le balcon.
  • tu ne vas pas y aller, c’est ça?
La voix de Odette la fait sursauter.
  • Non, je ne vais pas y aller.
  • Mon Dieux, Hélène, pourquoi?  Cet homme a traversé l’océan pour venir te chercher et te dire qu’il t’aime et toi, tu......
  • Odette, je t’en prie, je n’ai aucune envie d’en discuter.
  • Eh bien! Moi, je n’ai aucune envie de fêter quelqu’un qui a décidé de s’enterrer vivante.
Odette traverse le salon en trombe et quitte la fête.
  • Qu’est-ce qui s’est passé avec Odette?
  • Elle m’en veut pour Raùl
  • Moi aussi, tante! Je ne te comprends pas.
  • Je crois que moi non plus.
  • Tu sais au début, ça me faisait drôle, cette histoire d’amour un peu....inusitée.  Mais pourquoi pas, tante?  Pourquoi le bonheur aurait-il une forme unique, un âge limite, des frontières géographiques?  Tu aimes Raùl, il t’aime....Tout est dit, il me semble.
Hélène cache ses larmes à sa nièce.  Elle sait très bien qu’elle n’aura ni la force d’aller vers Raùl ni celle de rester seule sans lui.  L’impasse est totale.
- Mais c’est inutile de venir me chercher!
  • ce sera plus drôle d’être tous ensemble.  Nous serons chez toi dans une heure.  Tu nous attends?
  • Bien sûr, où veux-tu que j’aille? À tout à l’heure, chérie.
Hélène ferme l’appareil et se demande si elle a vraiment envie de ce pique-nique en famille.  En fait, même depuis le diagnostic qui l’a soulagée, elle ne prend plaisir à rien et ce mois de vacances déjà terminé n’a pas réussi à l’égayer.
Que tout cela est pénible. Il lui semble que chaque assiette qu’elle lave pèse une tonne. Elle a comme une déchirure au coeur devant chaque tasse à accrocher dans l’armoire.  Et tout cela sera à recommencer et au prochain repas; répétition de lourdeurs et de déchirures.
Puis, elle se sent peu fonctionnelle, l’imaginaire demande que la personne s’abandonne et se dé-rigidifie, qu’elle ne se soit pas “braquée” sur son manque, figée sur son absence comme le ressent la personne qui s’ennuie.  Mais la perspective d’entendre le rire cristallin de ses petits neveux et de les voir courir dans l’herbe lui donne le souffle nécessaire pour se préparer.
Une demi-heure plus tard, elle finit de remplir la glacière quand on sonne à la porte. Elle court répondre, mais doit s’agripper à la porte pour ne pas chanceler.
  • Raùl?
Il ne répond pas, la soulève déjà de la terre, la fait tournoyer, enfuit sa tête dans ses cheveux, couvre son visage de baisers.  Elle tente de refouler les larmes qui lui serrent la gorge.
  • Mais enfin, Raùl? Je ne comprends pas. Qu’est-ce que tu fais ici?
Il s’éloigne un peu d’elle en lui tenant toujours les mains, pour mieux la regarder.  Son sourire n’est pas ironique aujourd’hui.  Il est presque douloureux comme le regard.
  • Je suis venu te chercher. Je t’escorterai moi-même jusqu’à Madrid.
  • Raùl, mais c’est moi qui devais....
  • Bien, tu vois, je n’ai pas confiance.  Non, je n’ai pas confiance en une femme qui non seulement ne retourne pas mes appels, mais qui en plus ne croit pas en mon amour.....
J’ai beau vouloir te rejoindre en te disant comme je t’aime et tu me fuis comme la peste.  Je t’accuse de ne pas me comprendre alors que je sais bien que tu me comprends et tu n’acceptes pas ce que je suis: persévérant.  Tu as peur que mes larmes déteignent sur toi.  Toi seule, je pense, je peux me sauver de l’anxiété et tu es la première à disparaître.

La satisfaction que procurent les expériences extatiques avec toi, me comblent de bonheur, cette satisfaction crée un sens d’unité avec soi, suscite un profond bien-être. C’est un sentiment d’être accru et intense dorénavant présidé par l’esthétique, la beauté et la sérénité.  Toute la conscience est occupée à la contemplation.  Tout désir, toute attente et toute distance entre l’imaginaire et le réel sont évacués.  La faim de l’imaginaire est rassasiée.

  • Raùl.......
Il l’arrête d’un geste de la main.
  • Non, je n’ai pas confiance en une femme qui décide de m’écarter de sa vie pour rentrer à l’hôpital; je n’ai pas confiance en une femme qui croit que je ne sais pas compter moi-même la différence d’âge et qui croit que cela pourrait avoir de l’importance.  Alors, je me suis dit que si cette femme était capable de passer à travers une épreuve comme celle-là sans moi, alors elle était bien capable de ne jamais prendre cet avion en croyant que ce serait mieux ainsi.  Je t’aime, Hélène.  Tout est encore neuf, je sais, mais à l’âge que nous avons tous les deux, nous savons reconnaître l’amour et, surtout, nous savons quel prix il a.  Je ne te laisserai pas gâcher notre bonheur parce que tu crois être arrivée cinq ans trop tard.
Je te parle pour aimer et retrouver les battements de mon coeur cuirassé par l’orgueil.
Je te parle pour conduire la minute qui va naître vers la tendresse d’un baiser.
Il faut sourire, mon amour, avec la certitude que les voiles du crépuscule disparaîtront, que le bleu de l’horizon sera à toi.
Nous sommes à la l’orée d’un monde neuf, à la naissance d’un jour qui se lève.
Comment explorer et le nommer sans tes yeux et ta main amoureuse.
Comment parler le langage de l’amour et choisir à la croisée des chemins, dompter les espaces et devenir roi de ma création, sans tes lèvres et ta complicité, mon amour?
Voilà mille aubes, mon amour!
Et j’apprends, syllabes par syllabes, à déchiffrer ton nom à te comprendre sourire après sourire
à t’attendre colère après colère.
Je veux t’aimer à tout prix et te découvrir dans le printemps de chaque amour
ouvre, mon amour, ouvre tes grands yeux sur Madrid
La tendresse, ce soir, sera sans limite
l’amour interdit une chanson que le vent dispersera
et la vertu un rire sonore dans la tempête des légendes.
Savoure, mon amour.  Savoure, la douceur de vivre
je te donne mon génie, mon coeur, pour le plaisir de grandir à l’ombre d’un amour sans fanfreluche.
Mes souvenirs tremblent comme les désirs fols grisant l’attente d’une nuit de noces.
Embrassons-nous, mon amour, accoudés aux saisons de nous-mêmes.  Les badeaux jaseront, mais nous sommes les sourds muets d’une nuit fabuleuse.
Nos souffles sont plus purs que le printemps et nos serments plus frais que la brise d’automne, le rire des envieux sera sillon dans l’éclatante clarté de notre amour.
À toi les mille et un reflets de mes yeux ternis offerts à la luisance des souvenirs et les champs de lilas qui descendent à pas feutrés la route du crépuscule.
Peu importe l’incertitude des jours moroses dans un ciel de feuilles mortes et d’hibiscus et les lianes mortes surgies de fond des âges pour la ronde des jours d’épouvante.
Ta voix suffit pour réinventer la joie et trouver la clef de tous les Aoûts en fleurs à piéger au coeur de l’automne.
Ton regard suffit pour attendrir les soleils et fixer la confiance au seuil d’un printemps de rêves.
À toi mon amour que tisse nuit et jour le vertige des cimes, mon amour qui porte messages à tous témoins aîlés en route vers l’inconnu, mon amour qui raconte la jeunesse des sources, la génèse des longueurs aux arcanes de tes sens.
Peu importe l’indifférence d’une semaine de cauchemars longs appels d’exil jaillis des bouches couroussées d’un passé en lambeaux clameurs sans fin quand gît mutilé le doute libérateur.
Que l’amour périsse
que l’amour renaisse
à toi ma vie, Hélène de haute lignée d’un âge merveilleux
à toi mes mains d’eau fraîche
pour que jaillissent au-dessus de nos têtes
les pétales de notre amour en feu
Je tire le verrou des routes interdites
et je dessine ta démarche lente de femme
aux saisons de moi-même
Peu importe les violences d’une nuit d’égarement
où mes doigts étranglèrent ton entêtement
pour que renaissent éternelles les gerbes de l’entente
à toi mes yeux, mon horizon et mes pas lourds de chameau
apprivoisé, je t’aime pour mes scènes de violence
mes regrets d’amoureux exigeant
et la fragilité de ton regard
Pour le bonheur jeté par brassées au rendez-vous
des interdits et les fleurs liliales de ton sourire
à toi mon amour des jours sans caresse
et des matins d’abondance
à toi mon amour des jours d’angoisse et des matins-feu d’artifice.
Je t’aime pour les illusions perdues et les espoirs mystiques des saisons de vertus à réinventer les midis de durs hivers.
à toi ma présente, ma future plus soumise par exigeante volonté.  À toi mon amour qui apprivoisera les espaces et les saisons les hommes rebelles à la joie et les visages sans amour quotidien qui meurent de solitude.
Tu vis et grandis mêlée à moi comme des liens purs et tendres plus fraîche que sources claires murmurant chansons dormoires à l’aube d’un départ.
C’est toi l’unique, la présente et l’absente
tu renais à toute heure en moi comme les mille vagues
de la mer flirtant avec la plage assoiffée
Tu es en moi confondue dans l’ambrasement amoureux du doute et je te parle triste et fier mordillant ce double de moi-même pour fixer à jamais ta présence de lavande.
Ce soir mon coeur voudrait solfier des sanglots qui vagabondent sur tes hanches pour hâter la saison du renouveau.
Ce soir une foule sophistiquée vit sa vie truquée à la croisée des chemins et ton absence pèse lourde sur ma vie.
L’avenir du monde est serti dans tes yeux et le flot de ta chevelure charrie toutes les ivresses.
Tes seins sont un globe taillé à la mesure de mes passions et où s’agitent toutes les grandes villes et tous les hameaux du monde jusqu’à ce corridor fleuri de Madrid point de convergence de toutes nos ivresses..
Ce soir l’univers est aux écoutes et mon coeur est sous les verrous.
Le monde a la dimension de la symphonie qui rythme les ondes bleues du fleuve de ton corps sur le clavier de ton rire ailé.
Mais je cherche en vain le regard sensible de mon poème de chair :
“Mon Seigneur mon amoureux
“disais-tu en ce temps-là
“tu es mon maître et ma boussole
“que ta volonté soit faite
“je suis la femme de tes caprices
“et la saison mouvante de tes désirs
“je t’obéirai tu es mon prince
“si mon prince est fier de son sujet
“si mon prince est satisfait de sa servante
“je serai la plus heureuse des femmes....
Je te regarde et je tremble de joie
Je te regarde et je frissonne de crainte comme au réveil
d’un songe peuplé de sanglots et de cauchemars
aujourd’hui je cherche tes lèvres mobiles et tes promesses
je ne trouve que ton nom et ton souvenir sans comprendre ton absence parmi les bourgeons de soleil dont tu protégeas la croissance des pollens.
Ce soir je suis le sentinelle d’une ville sans garnison cernée par les ravages inclémentes.
Qu’ils sont tendres à mon coeur les souvenirs de ce temps là!
Tu me tendais la main et au toucher je sentais ton âme riche de tout le bleu du ciel blottis en souveraine dans les attentes de ma sensibilité.
Tu souriais et l’estuaire de tes lèvres accueillait tout le fleur de ma passion.
Tu parlais et pour respirer mon amour serpentait toutes les rives du monde où pour germer les graines ont besoin de tendresse
et mon amour louvoyait, en cargaison d’oxygène en amont de tes désirs.
Et quand j’élisais ma joie sur la nudité mouvante de tes épaules et de ton sexe je te proclamais la plus belle de l’univers, ô femme québécoise.
Qu’ils sont tendres à ma détresse les souvenirs de ce temps-là!
Mais ce soir mon coeur est sous les verrous et le monde vit sa vie de pétrifié.  Je cherche en vain, ô princesse, ton regard sensible, mon poème de chair.
Personne n’accueille le poète et sa gerbe de passions fil de lin pour tisser ta tunique d’amoureuse.
Laissons les préjugés mûrir entre nous comme les fruits tropicaux.  Ils tomberont d’eux-mêmes à la saison nouvelle et la lumière de nos sens inondera le temps du renouveau et ce jour là je ne viendrai pas vers toi les bras chargés de roses rouges symboles de l’éphémère ni les mains rutilantes de bijoux pour conspuer ta vanité de femme.
Je ne te dirai pas les inquiétudes et les angoisses de l’attente ni les nuits d’incertitude qui ont traversé à gué pour choir sur tes rives.
Le fleuve en crue de ma désolation.
Pas de projets grandioses
Ni de serments superflus
Je viendrai vers toi le coeur riche du seul paysage marin de tes yeux.
Je te prendrai par la main et nous marcherons, nous marcherons, ma tendresse, comme aux premiers jours de la création. Puis, nous jetterons notre tente de nomades, quelque part, sur l’arche de ta sensibilité et nous rebâtirons un monde à la mesure de notre amour.
Non....on...on diras-tu dans l’harmonie fêlée de ton regard et l’accent mobile de tes gestes. Je pivote sur le trottoir de ton corps de femme ma constellation.
Me voici à genoux, d’aube en aube, inquiet et fiévreux cherchant au bout de l’irréel les visions d’un amour enseveli un matin de refus et de mystère.
Cauchemars aux masques de velours je suis loin de ces heures où, charmeurs et ciseleurs, dans le mirage des sons et des couleurs, témoignaient de leur impuissance à créer des paysages de rêves et l’éclat de ta démarche innocente.
Matins engloutis dans le sable des passions scandaleuses, couché à tes pieds, mendiant un sourire, j’aspire donner à mon passé le goût de l’immortel.
La douceur de tes mains frêles et parfumées sur mes cheveux abritent dans leurs creux toutes sensations pour mûrir des grappes chargées d’aurore.
Et mon visage s’illumine
Mes gestes suspendus à tes yeux.
Que vienne le jour que vienne la nuit je n’aspire qu’à être le souffle inspiré de tes caprices. Bâtir avec gestes grandioses, plaintes d’enfants ravis sous des flamboyants en fleurs, un poème de chair.
Toujours absente, toujours présente tu surgis sans cesse de l’irréel. Rose pourpre fraîchement éclose tu m’apportes l’offrande de tes baisers.
J’aspire mon présent dans chacun de tes sourires d’amoureuse émerveillée. Tu me fais des confidences où passent toutes les images où se confondent tous les souvenirs:
“je t’aime d’un amour mêlé d’en-
“vie et de souffrance (confesses-
“tu de ta voix fêlée)
“je t’aime avec caprice et fierté”
Tes yeux sont deux lacs où navigue tout l’espoir du monde. Toutes les souffrances des hommes, toutes les beautés de la terre se retrouvent dans chacun de tes regards.
“j’aime en toi ce regard rempli
“de rêve et de vie
“j’aime en toi le poète dont je
“serai toujours fière d’être la
“muse favorite
“j’aime en toi l’homme en qui re
“pose ma confiance......”
Tu as dit
Et fou de joie j’ouvre toutes les portes de l’univers sur le lit géant de notre amour.
J’invite le monde aux noces de notre amour
je convie l’univers au partage de notre amour.
Des roses des roses à répandre sur ta couche de femme
un rayon de ciel bleu, tendre comme tes lèvres où fleurit du velours.
Tes lèvres pour rafraîchir mon premier baiser
brûlant comme un midi d’été méditerranéen!
L’amour c’est l’homme, l’univers le partage.  Tu es là je te vois
on se sourit. On s’embrasse, nous nous enivrons dans la griserie des caresses.
Comme aux premiers jours de la création je t’aime pour le soleil
qui flirte avec les branches géantes des raisiniers des mers pour ta tignasse en torsade.
Je t’aime pour ta candeur notre nudité pour le calme de la mer et l’indiscrétion des passants.
Cet oiseau chante notre amour et cette pomme que nous grïgnotons symbolise les interdits à piétiner sur le chemin de notre amour comme aux premiers jours de la création.
Je t’ai dit: il y a mille et une manière d’aimer
Tu m’as dit : il faut m’aimer d’amour avec sagesse et admiration. Mon corps de femme est vierge de toute souillure.  Il faut m’aimer avec délicatesse.
Il y a mille et une manière d’aimer et moi pour une fois je rêve de t’aimer avec violence.
Éveiller lentement tes sens.  Aimer calinement tes lèvres tes seins tes yeux et ton sourire.
Puis te mordre et les lèvres et les seins et les seins et le nombril.
Te sentir flétrir sur ma poitrine te sentir crouler et t’entendre geindre sous moi s’accager entrailles, t’entendre dans l’ivresse pousser des cris de béatitude et saouler ton petit corps de femme dans la sueur et l’odeur de mes souffles enfin confondus.
L’amour est partage, échange et sacrifice.
Te reprendre ma douce princesse, te refaire une nouvelle beauté, jouir de ton corps de femme épanouie et recommencer à te baiser de mille et une manière puisque tu m’as dit : il faut m’aimer d’amour.


Bien que je me souvienne avec tendresse de ces moments bénis, je ne suis pas nostalgique du passé. Ma vie est encore trop riche de nouvelles expériences et de découvertes pour que je sente le besoin de retourner en arrière. Je réserve ce plaisir pour mon grand âge. Il y a par contre des souvenirs qui surgissent spontanément à ma mémoire, catapultés dans le présent par une odeur, une saveur, une image. Et j’en suis invariablement émue, troublée.

-Je t’aime, laisse-moi te le dire. Je t’aime du fond de mon être, Hélène. Là où règne l’amour, l’impossible devient possible, et si je peux empêcher un cœur de se briser, je n’aurai pas vécu en vain.

Les mots tendres que nous nous sommes échangés sont conservés dans le cœur secret du paradis; un jour, comme la pluie, ils tomberont et se reprendront, et notre mystère fleurira sur le monde.

Je t’aime et je suis celui qui t’offre, chaque jour, une multitude de miracles. J’ai le pouvoir de t’enchanter par mon sourire, ma voix, mon odeur, ma manière de vivre. J’ai le pouvoir de faire disparaître ta solitude, de transformer l’ordinaire en sublime.


Je me sens amoureux de toi parce que je suis conscient que rien de ce qui passe entre nous ne sera insignifiant, que tout ce qu’on dit dans le cadre de notre relation, sera source de joie ou de tristesse pour nous deux et que tout ce qu’on fait renforcera ou affaiblira le lien qui existe entre nous.

-Parle-moi encore.

-Je voudrais, Hélène, je voudrais être avec un pouvoir immanent au centre vif de ton âme pour voir où et comment naissent tes volontés, chacune de tes idées, les images de tes fantaisies et les pensées qui de ton cœur montent à tes lèvres.

Je voudrais enfin te parler des deux formes de couple
1- COUPLE CONVENTIONNEL
2- COUPLE ESSENTIEL
COUPLE CONVENTIONNEL, le nôtre doit être un couple essentiel: Voici ce que j’entends par là.
  1. Processus ferme : les motivations ne sont pas honnêtement éclaircies. On se moule dans un monde de standard établi par les autres. On préfère la sécurité au risque de l’aventure. On s’efforce de correspondre à l’image que l’autre a de nous-mêmes.
  2. Doute : le processus fermé produit un manque de confiance en soi et en l’autre. On est attaché, on se sent dépendant. On a besoin de l’autre pour se valoriser.
  3. Résultat : compétition (ne prends pas ma place) : lutte de pouvoir (qui donne des ordres?) et d’autorité : conflits de rôles.
  4. Dépendance : rôles figés. Le processus de relations extérieures est source de conflits. On a des points de vue différents qu’on veut imposer. Insécurité = peur = ressentiment = solitude. On se sent séparé.
  5. Contrôle : la dépendance produit les échanges conditionnels. Les rapports sont régis par des règlements, des contrats. La relation est un « travail » ; on donne si on a reçu, les attitudes sont préméditées. Manipulation.
  6. Résultat : ennui. On a crée des règles parce qu’on ne s’amuse pas ensemble. On est pris dans la routine qui endort la créativité et l’invention. Ressentiment : chacun a l’impression que l’autre limite sa liberté et qu’il faut se protéger de lui.
  7. Insécurité : On a l’impression que « quelque chose ne va pas », on ne sait pas quoi au juste. Peur, instabilité, culpabilité; on évite l’autre, ou on exploite sa peur. On veut fonder une famille dans l’espoir de trouver une solution à l’impasse.
  8. Impression d’échec du couple – impuissance, dévalorisation de soi et de l’autre, ressentiment, désespoir.
  9. Divorce – séparation. Désespoir et solitude qui sont aussi l’occasion d’une nouvelle naissance : d’une découverte possible de l’autonomie et de la liberté.

COUPLE ESSENTIEL

  1. Processus ouvert : reconnaissance  mutuelle. On exprime honnêtement et complètement ce qu’on est, ce qu’on veut, où on va. On établit clairement le but, les objectifs communs qui fondent la relation.
  2. Affection : un processus ouvert, produit la conscience de notre indépendance et interdépendance. On n’essaye pas de changer l’autre. On veut protéger son bien-être.
  3. Résultat : partage/échange; chacun a le même rang, les mêmes responsabilités; on respecte l’espace de l’autre : le besoin d’être ensemble ou seul. Échange des rôles : on est là pour aider l’autre à évoluer.
  4. Autonomie : chacun se suffit à lui-même indépendamment de l’autre. Le couple est ouvert. Les relations extérieures indépendantes. Il a donc une meilleure compréhension des « outils » utilisés par chacun pour évoluer (temps passé ensemble : disciplines, loisirs, voyages, etc.), ce qui engendre la spontanéité.
  5. Empathie : l’autonomie engendre tolérance, détachement, abandon. Il ne s’agit plus de posséder ou de dominer. On explore ensemble, spontanément l’aventure joyeuse de l’évolution consciente, à deux vers plus de vie. Confiance mutuelle.
  6. Résultat : créativité, inspiration, jeu, amusement. Échange spontané des rôles et des tâches. On invente de nouvelles manières d’aimer. On s’amuse vraiment ensemble.
  7. Sentiment de sécurité  car on a transcendé la peur en confrontant ce qu’elle recouvrait. Désir de fonder une famille, car on a obtenu la stabilité.
  8. Aide et respect mutuels. Sentiment de dévotion et de don. La dévotion honore et éveille l’essence divine en l’autre; le don est le plaisir de cultiver le bien-être de l’autre. C’est aussi l’attitude créative de la mère avec ses enfants.
  9. Unité : la relation est l’occasion d’établir la liturgie sacrée qui élève et spiritualise l’union. Elle manifeste l’idéal de l’amour, établir le climat de grâce, la « bénédiction ».

Elle a le souffle coupé, les jambes qui tremblent.  Elle a une pensée pour sa nièce et Odette qui ont sans doute tout manigancé.  Elle sourit en se disant qu’elle n’ira pas pique-niquer.  
Elle a une peur folle, mais elle est si heureuse qu’elle doit fermer les yeux pour mettre fin au vertige.
Il s’approche, l’attrape fermement à la taille, sentant son malaise.  Elle frémit de toute son âme sous l’étreinte.
L’amour a enfin décidé de ne plus tourner le dos et cette fois, il est venu la chercher. Elle sourit, l’amour ne la fuit plus, il est là, il est revenu, il insiste et il a les deux billets d’avion.



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