samedi 28 février 2009

Toxicomanie Regard Anthropologique 1e partie

Les Anglophones s’interrogent d’une manière beaucoup plus réaliste : « pourquoi y a-t-il dans un certain nombre de cas usage abusif (abuse) ou mésusages (misuse) de psychotropes, et comment éviter ces comportements? » sur ce point, une comparaison est fort éloquente, les titres d’ouvrages publiés respectivement en France et aux USA. Aux best-sellers français « il n’y a pas de drogués heureux, » ou « la drogue ou la vie », on peut opposer aux U.S.A. « The facts about drug abuse » ou encore « the substance abuse problems ».

Mais comment distinguer entre usage et abus ou mésusage de drogues? Chez les anciens Grecs, médicament et poison ne constituaient qu’un seul concept, celui de « pharmakon’, qualifiant toute substance dotée d’effets simultanément positifs et négatifs pour l’usager. Les psychotropes sont des pharmakon, des substances à la fois gratifiants et toxiques.

Dès lors, tout usage de substances psychoactives peut se définir comme un rapport des effets positifs sur les effets négatifs. Il y aura abus ou mésusage dans la mesure où les effets négatifs l’emporteront sur les effets positifs. Un tel rapport variera d’un cas d’usage à l’autre, et de nombreux paramètres doivent intervenir dans son calcul : caractérisitques du produit (toxicité, addictivité…), doses, modalité d’administration, fréquence d’usage, caractéristiques psychologiques et physiologiques de l’usager, contexte social, psychologique, social et culturel….

Dans une telle optique, on attache plus d’importance au type d’usage qu’au type de produit, on parlera davantage d’usages durs que de drogues durs, mais sans négliger le fait que certaines catégories de psychotropes induisent beaucoup plus rapidement que d’autres une utilisation abusive, dure.

Deux approches préventives découlent d’une telle conception : « la première est d’apprendre aux gens, surtout aux jeunes, comment satisfaire leurs pulsions et désirs sans recourir aux drogues. La seconde est d’apprendre aux gens comment nouer de bonnes relations avec les psychotropes, de telle sorte que s’ils choisissent d’y recourir, ils soient capables d’en user sans jamais en abuser. »

* à suivre *

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