dimanche 15 mars 2009

Toxicomanie Regard Anthropologique 16e partie

Ainsi, pouvons-nous soutenir que les conduites ordaliques ne se situent pas dans un registre radicalement différent de la toxicomanie, et que le vertige ou l’extase du risque, comme la relation à la drogue, sont une façon pour le sujet de vérifier ses limites, et donc dans la réalité, de l’existence de son corps et du monde extérieur.

Pour le toxicomane comme pour le joueur, dans l’acte ordalique, la relation entière du sujet au monde se résume à la question du tout ou rien posée à l’Autre, la chance, investie de la toute-puissance narcissique du sujet.

Dans ce justement de Dieu, l’Autre auquel s’adresse la demande est donc surtout une image idéale et écrasante de soi-même, dont le sujet ne peut se détacher.

Et, si le risque dans la relation à la drogue comme dans le monde de vie de nos clients n’est pas l’incidence accidentelle du besoin de se procurer de la drogue, il est permis de réfléchir aux sources communes que peuvent avoir au plan individuel la toxicomanie et le besoin du risque, comme bien des conduites « déviantes ».

Selon Olievenstein (1983), la faille originaire chez le toxicomane est à situer dans ce qu’il appelle le stade du miroir brisé, tout se passant dans ce qu’il appelle le stade du miroir brisé, tout se passant comme si, au stade de la découverte de soi et de la formation du Je, le miroir se brisait, renvoyant le sujet à la fusion, au morcellement, à l’indifférenciation, et le toxicomane passerait son existence à rejouer ce mouvement vers une impossible autonomie, dans la même ambiguïté que soulignent les conduites ordaliques.



* à suivre *

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