vendredi 21 août 2009

Retour au Bercail - 1e partie

Votre fils schizo prend congé de l'hôpital vous dites? Et vous voulez savoir quoi faire?

Lorsqu’un malade revient chez lui après une hospitalisation consécutive à un épisode schizophrénique aigu, plusieurs des sensations qui l’habitaient pendant la maladie auront disparu, mais pas toutes.

Certains ex-malades continuent de voir le monde d’une façon tout-à-fait personnelle, convaincus qu’ils sont plus importants et donc plus vulnérables dans leur vie quotidienne qu’ils ne le sont réellement. Ces convictions erronées s’appellent délire et environ un tiers des ex-schizophrènes continuent de présenter occasionnellement un état délirant.

Par exemple, après son retour à la maison à la suite d’une hospitalisation pour schizophrénie, Ken, un collégien de 21 ans, a peur de sortir parce que, dit-il, « tout le monde bavarde à mon sujet ».

Sa crainte de recommencer une nouvelle vie est compréhensible, mais la compréhension n’est pas nécessairement une solution, pas plus que la dispute ou l’exaspération. Il faut peut-être mieux affirmer calmement et fermement que personne ne bavarde. Il sera peut-être nécessaire de réitérer plusieurs fois cette affirmation, avec calme. Finalement, on devra lui dire : .Tu peux être incapable d’oublier cette idée, mais tu dois apprendre que les autres ne la partagent pas. Tu devras donc garder tes idées pour toi et ne pas te comporter comme si les autres les partageaient..

Il arrive parfois qu’un ex-malade dirige ses craintes et ses croyances délirantes sur les membres de sa famille. L’accusation ne sera plus « ils » parlent contre moi, mais « vous complotez pour me supprimer ». Ce genre d’accusation injustifiée est blessante et fait naître beaucoup d’émotivité. Même s’il est difficile de rester calme, il faut tenter de répondre comme s’il s’agissait de la question « Complotez-vous contre moi? » et dire simplement : « Pas du tout. Je parlais justement de notre voisin, monsieur Lapierre, qui vient d’avoir une crise cardiaque. Je projette d’aller le voir à l’hôpital. Voudrais-tu m’accompagner? ».

Il faut écouter, évaluer et rejeter fermement et sans émotivité ces affirmations délirantes.

Un tiers des ex-malades continuent d’avoir de fausses perceptions, habituellement des hallucinations auditives qu’on appelle des « voix ». Elles peuvent survenir de temps à autre et il est parfois difficile de ne pas en tenir compte. Il arrive que les voix soient contraignantes et commandent une action. A d’autres moments, elles sont rassurantes ou flatteuses et l’ex-malade sera alors porté à les écouter et à les accueillir. La famille trouve pénible le retour de ce symptôme clé, mais il faut se rappeler qu’il est habituellement sporadique et n’annonce pas une rechute. Au moment opportun, on pourra apprendre à l’ex-malade à ne pas s’occuper de cette voix, à mettre au point des stratégies pour ne plus chercher à l’entendre. Il doit avant tout apprendre à ne pas lui obéir et à la rejeter en tant que « produit de son imagination ».

* à suivre *

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