jeudi 3 septembre 2009

Retour au Bercail - 13e partie

« Qui peut apporter de l’aide et comment? »

La famille et les amis du malade constituent les plus importantes personnes-ressources mais aussi les plus susceptibles d’être négligées. L’absence d’expérience professionnelle ne diminue en rien la contribution de la famille et des amis dans le but de soutenir le schizophrène. Plusieurs familles en font beaucoup plus qu’elles ne le croient. Elles écoutent, conseillent, encouragent, appuient, divertissent, soignent et facilitent les conditions de vie et de travail, pour ne mentionner que quelques-unes de leurs activités. Cependant, comme toutes les personnes-ressources, la famille a ses limites. Personne n’est en mesure de tout faire, ni ne doit s’en croire capable. Les limites seront définies différemment selon les personnes-ressources et, bien sûr, selon les malades. Il est nécessaire, en particulier pour les membres de la famille, d’établir ces limites, autrement, ils risquent de prendre l’habitude de dépasser leurs capacités, en pensant qu’avec plus d’amour et de soins, le malade se portera mieux. Bien qu’on ne puisse trop insister sur l’importance des soins et de l’amour donnés au malade, il ne faut pas y voir un traitement miracle. Le danger de nourrir des espoirs irréalistes, c’est de les voir tôt ou tard anéantis, créant chez la personne-ressources un sentiment de colère, de désappointement, de frustration, de tristesse ou, parfois, un état de désespoir et de profonde dépression. Surestimer ses capacités, en plus d’être irréaliste, rend encore plus difficile la tâche de la personne-ressource.

En résumé, les parents doivent tenir compte de leurs besoins personnels et éviter l’épuisement puisqu’en général, ce sont eux qui donneront le plus de temps et d’affection au malade, en particulier, s’il vit avec eux. Comme le disait un parent avisé : « Si je dois vivre à côté d’un volcan, je choisirai le siège le plus confortable. »

Le médecin, l’infirmière thérapeute, le travailleur social et l’hôpital constituent le deuxième groupe de personnes-ressources, mais dont les compétences sont également limitées. Le médecin établit le diagnostic concernant les signes et les symptômes, puis résout les problèmes de la médication. Il fait généralement appel à d’autres professionnels. On peut remarquer, à certains moments, un chevauchement entre les compétences des différentes professions, qui nous force à considérer de nouveaux points de vue et signifie que davantage de thérapeutes sont en mesure d’aider le malade. Lorsque le malade ou le parent émet des doutes concernant un traitement ou un programme particulier, il est toujours plus sage d’en discuter avec le ou les thérapeutes concernés. Malgré les énormes progrès réalisés dans la compréhension de la schizophrénie, au cours des cinquante dernières années, la maladie ne réagit pas toujours complètement au traitement; ainsi, de nouvelles démarches plus utiles sont constamment mises à jour et évaluées.

La police constitue un autre groupe-ressource important, en particulier en cas de violence. La mesure de son intervention est habituellement bien précisée dans la Loi sur la protection des malades mentaux de la province, du territoire ou de la juridiction concernée. Par exemple, on Ontario, les policiers peuvent conduire à l’établissement psychiatrique le plus près toute personne dont le comportement pourrait occasionner des blessures corporelles graves soit à elle-même, soit à autrui, et qui présente des signes de désordre mental. Évidemment, bien que cette loi prévoit de nombreux problèmes, il existe des situations qui ne sont pas couvertes par celle-ci et où la police est donc impuissante. Ainsi, le cas où une personne a nettement perdu contact avec la réalité mais ne manifeste pas de violence n’est pas couvert par la loi. Dans les situations équivoques, les policiers peuvent être plus utiles si la famille leur explique les faits en détail et s’ils sentent qu’ils ont son appui pour entreprendre une action. Dans les situations où la police est impuissante, l’intervention d’un juge de paix ou d’une autre personne désignée, appuyée par une preuve se référant aux articles appropriés de la Loi sur la protection des malades mentaux, peut réussir à conduire le malade dans un établissement psychiatrique afin d’y être évalué.

* à suivre *

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