vendredi 12 février 2010

LA PERSONNALITÉ -- 98e partie

Perspective d’avenir

Nous croyons que les retraités écopent tout comme les handicapés, les femmes et les délinquants des caractéristiques d’un groupe minoritaire. Dans l’enseignement universitaire ici (Université de Montréal), nous n’échappons pas à cette tendance puisque dans le corpus des cours du certificat en gérontologie, on y retrouve un cours de 45 heures portant sur la marginalisation des personnes âgées.

Notons que même si l’étude du concept de soi chez les retraités a pris une place considérable au sein de la recherche, la multitude des résultats divergents nous laisse perplexe. Malgré l’existence de quelques résultats convergents, il demeure impossible pour nous de tirer de véritables conclusions en ce qui a trait au concept de soi. Il faudrait également se questionner face à l’influence de tels résultats sur l’image de soi du retraité.

Les nombreuses interrogations soulevées par L’Écuyer (1978) et Breytsprak (1984) quant à l’étude du concept de soi chez les personnes âgées les amènent à souhaiter que les points suivants fassent l’objet de recherches :

1) l’approfondissement des connaissances théoriques sur la phase de la retraite
2) la réapplication des théories du développement sur tout le cycle de la vie
3) la reconnaissance des différences d’âges comme solution au problème de généralisation
4) l’approfondissement par des études longitudinales et de type multidisciplinaires du problème de l’adaptation à la retraite.

Simard (1980), prétend que les personnes âgées et les retraités doivent prendre conscience de leurs problèmes de marginalité pour en arriver à ne plus se laisser définir par les autres. L’auteure précise également que :

Pour que cette situation change, il faut que les personnes âgées parlent,
prennent la parole, disent elles-mêmes ce qu’elles savent, ce qu’elles sont, ce
qu’elles désirent et ce qu’elles veulent. De plus c’est par une telle
parole où le désir et la richesse des individus s’expriment qu’un groupe devient
signifiant pour une société (Simard, 1980, p.32).


Le retraité devra développer une manière de vivre afin de mieux s’adapter à son nouveau rythme de vie. Il devra connaître et croire en ses possibilités, ses besoins et ses propres valeurs afin de vivre une retraite agréable. La famille, les amis et même les voisins pourront devenir un support naturel et un soutien adéquat lors de difficultés. C’est à chacun qu’incombe la tâche d’organiser son propre avenir lors de la retraite. La force de vivre des retraités, la joie de retrouver leur liberté et leur identité détruiront les idées sombres et négatives de même que les nombreux préjugés que la société véhicule à leur égard.

La crise que vit le retraité d’aujourd’hui n’est-telle pas, en réalité, le reflet de notre société et de la place qu’elle accorde aux aînés?

Pour se prémunir plusieurs auteurs dont Brassard (1984), Carette (1987), Carette, Plamondon et Plamondon, (1980), Desjardins (1982) et Perry (1980) préconisent la pertinence des cours de préparation à la retraite. Ils s’accordent pour dire que les cours de préparation à la retraite devraient mettre l’accent davantage sur l’adaptation psychologique. Toutefois une mise en garde faite par Guillemard nous invite à éviter de rendre les cours comme un instrument de récupération sociale des personnes âgées.
* à suivre *

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