lundi 7 juin 2010

L’HOMME VIOLENT ET LA RELATION D’AIDE - 5e partie

Le constat extrinsèque du problème en début de programme : se débattre avec la justification de l’injustifiable

Les deux attributs caractérisant les clients en début de programme sont surtout : conflits de couple et tension familiale, d’une part, et perte de contrôle et violence verbale, d’autre part. Examinons d’abord les propos des répondants qui parlent de conflits de couple et de tension. Il est significatif de constater que sur les quatre ayant parlé de conflits de couple, deux cas sont des clients judiciarisés. Dans le premier cas, la responsabilité de la violence est attribuée à la conjointe :


Puis là c’était la deuxième fois où je me faisais sortir de la maison par la
police. (…)
C’est à peu près la seule affaire dans mon couple qui fait que
le couple il allait pas bien (…) je voulais dire ce petit problème-là, mais en
tout cas…disons que c’est presque un détail, là, si tu regardes ça. (…) Puis à
ce moment-là bien moi dans ma tête c’était elle qui avait le problème, (…) elle
voulait pas comprendre. (Conflits de couple).



Dans l’autre cas, il s’agit d’un client qui a contacté l’organisme à la suite d’une contrainte judiciaire. Dans ce cas-ci, il n’y a pas de prise de conscience d’avoir agi de façon violente :


Ce qui s’est passé, disons que j’ai eu une petite dispute avec ma femme dans un
endroit public et elle, je sais pas pourquoi, mais un moment donné, elle a
demandé à appeler la police. (Conflits de couple).

Dans le cas de l’attribut tension (familiale) ce sont des clients pour qui la responsabilité de la violence est partagée au sein de leur couple. Voyons quelques exemples où les répondants vont justifier leur violence, soit par le comportement de la conjointe, soit par celui des enfants :


Moi ma blonde elle me disait de quoi, je sentais quelque chose monter. Une fois
que j’avais fumé un joint je revenais, oui c’est correct. Elle, elle prenait un
verre, tu sais. Ça fait que si elle, elle prenait un verre, moi j’avais le droit
de fumer un joint! (Tension)




C’est un petit peut la plus petite : elle veut faire qu’est-ce que la plus
grande fait…quand la plus grande fait des bêtises (…) faut que tu dises à la
plus grande : fais attention, ta petite sœur fait tout ce que tu fais (…) elle
agit pareil comme t’agis…fa que mois je ne suis pas…c’est une adaptation pour
moi…(Tension).

Ceux qui identifient perte de contrôle et violence verbale comme principale raison d’avoir cherché de l’aide, sont, pour le tiers, des sujets en début de programme. Ces derniers dévoilent leurs agressions, mais attribuent la gravité du problème à des causes extérieures (stress, climat familial, etc.) :



Jusqu’au jour où ça a changé, le jour où je me suis ramassé avec une bonne femme
qui elle m’a poussé au pied du mur, pis ça a fait qu’à un moment donné il y a
des choses qui ont sorti. J’ai accumulé pis à un moment donné ça a sauté. (Perte
de contrôle).


Dans le cas suivant, il s’agit d’un client ayant déjà fait une démarche auprès d’un autre organisme, démarche qu’il a abandonnée, car il n’aimait pas la thérapie en groupe :



Parce que j’ai été violent envers ma femme. (Je vivais) une situation de stress,
un gros stress intérieur, là. J’avais pas mal de misère à me contrôler côté
émotionnel. (Perte de contrôle).



* à suivre *

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