jeudi 10 juin 2010

L’HOMME VIOLENT ET LA RELATION D’AIDE - 8e partie

Conclusion

La place centrale de la conjointe dans la décision d’entreprendre une démarche d’aide

Les présents résultats semblent appuyer les résultats de recherches récentes dans la littérature québécoise, notamment des travaux de Rondeau, Gauvin et Dankwort (1989) qui, dans une enquête auprès des intervenants des seize programmes québécois d’aide pour conjoints violents, identifiaient que le principal motif de participants à ces programmes, selon ces intervenants, était la perte ou la peur de perdre sa conjointe (départ, rupture, etc.).

Dans une étude plus récente portant sur la persévérance en traitement de 961 hommes ayant sollicité de l’aide auprès de huit organismes communautaires pour conjoints violents, Rondeau, Brochu, Lemire et Brodeau ont mesuré à l’aide de questionnaires les variables influençant « l’entrée en traitement » des clients masculins en violence conjugale. Les résultats des données quantitatives de cette étude démontrent que 78.6% des répondants ont déclaré que leur décision d’entrer en thérapie a été influencée par la pression de leur conjointe (menace de rupture).

Les résultats de notre analyse tendent à confirmer tout d’abord à quel point la motivation des clients, au début de leur démarche, est extérieure à eux : ils viennent en thérapie à la suite d’une crise, le plus souvent suivant le départ réel ou anticipé de la conjointe.

La littérature scientifique démontre d’ailleurs que la violence apparaît ou s’accentue lorsque la relation est compromise :


Une grande partie de la violence masculine se produit au cours du processus
d’une rupture appréhendée ou réelle d’une relation significative. (Dutton,
Saunders, Starzomski et Bartholomew).


Il est important de rappeler que 21 des 40 répondants vivaient une rupture d’union au moment de l’entrevue. Mais ce que ces résultats tendent surtout à illustrer, grâce à l’analyse du vécu des clients, ce sont les obstacles à l’appropriation de la démarche de changement rencontrés par ces hommes. Examinons certaines de ces entraves.

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