samedi 31 juillet 2010

AGRESSIVITÉ - 6e partie

Deuxième vignette clinique

Une mère consulte pour l’agressivité jugée excessive de l’un de ses fils jumeaux âgés de six ans. Cette femme attribue l’agressivité de son fils à un héritage paternel et s’identifie totalement à son autre fils jumeau, docile, soumis, capable de passer de longues heures immobile à écouter de la musique, encore très dépendant de sa mère pour de nombreuses activités de la vie quotidienne. Le début de la scolarité révèle les symptômes de ce second fils (ayant satisfait jusqu’alors les besoins identificatoires de la mère) qui se montre incapable d’apprendre, désemparé devant toute forme de difficulté et bouc-émissaire de sa classe. Le frère qui semblait excessivement agressif aux yeux de la mère s’investit dans les apprentissages académiques et les expériences sociales fournies par l’école, parvenant ainsi à utiliser des pulsions agressives auparavant mal soutenues par l’entourage, la mère n’y voyant qu’un élément négatif. C’est l’enfant pour lequel la mère avait d’abord demandé la consultation qui réussit à l’école alors que l’autre enfant qui était apparemment asymptomatique est celui qui aura finalement besoin d’un traitement car il échoue sa scolarité. L’incapacité de reconnaître l’élément agressif et de l’utiliser peut conduire au développement de traits de caractère comme le tempérament de victime que semble adopter ce jeune garçon, à l’image de sa mère elle-même fortement identifiée à cette position.


* à suivre *

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