samedi 3 juillet 2010

VIOLENCE DES JEUNES À L'ÉCOLE PRIMAIRE - 8e partie

Conclusion

Un tel projet présente l’immense avantage d’animer les milieux scolaires d’une façon nouvelle et de les amener, comme systèmes entiers, à aborder l’épineuse question de la violence entre les enfants. Tous les acteurs reconnaissent le problème, mais chacun demeure encore trop isolé dans ses perceptions et ses actions. Le projet a eu l’audace de poser le problème et de suggérer des avenues de solution. Certes, ses résultats ne sont pas renversants, mais ils témoignent de l’effort et d’un certain succès. Tout au moins, ils renforcent les positions de Beaumont, de Fraser, de Simard, Champagne, Magassouba et Hébert et de Meunier : il est nécessaire de sensibiliser tous les acteurs aux phénomènes de violence à l’école, d’aider les enfants à se respecter mutuellement en leur offrant une formation civique aux habiletés sociales de base, de leur offrir des activités de loisirs et de les encadrer par la surveillance, l’intervention et la stimulation.

L’intimidation présente toutes les caractéristiques de la violence (Meunier) : a) des intentions immédiates (par ex. faire mal) et médiates (par ex. créer un effet de contrôle/domination sur l’autre) qui cerne l’exercice du pouvoir; b) le climat et le contexte des transactions interpersonnelles; c) la recherche d’une gratification personnelle; d) au détriment de l’autre (par ex. de sa personne, de ses biens, de son image…). Cependant, pour enrayer cette violence plusieurs stratégies simultanées doivent être mises en place. Le projet Violence entre les pairs – Solution communautaire semble un excellent départ dans ce sens. Il pourrait s’y ajouter un programme spécifiquement axé sur l’apprentissage, chez les jeunes et chez les adultes, des conduites pouvant désamorcer l’intimidation. Ainsi, faudrait-il développer une sensibilité aux conditions propices à l’intimidation en se basant sur la description et les critères énoncés par Smith et Thompson : l’intimidation est non provoquée, elle est répétée, et l’agresseur est, dans les faits ou est perçu, plus fort que sa victime. En conséquence, lorsque incité à trancher une situation d’intimidation, l’adulte devrait en tenir compte. Cette stratégie est encore peu développée : au-delà de l’apprentissage des comportements pro-sociaux ou des conduites pacifiques, il faut apprendre aux enfants comment se défendre, comment désamorcer chacune des situations potentiellement conflictuelles (Meunier); la recommandation de faire appel à un adulte n’est pas suffisante. Bref, il faut leur apprendre à bien vivre en société. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire!

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