jeudi 25 novembre 2010

INTERVENTION POUR CONJOINTS - 8e partie

QUELQUES QUESTIONS PERTINENTES POUR L’INTERVENANT

Évidemment, une entreprise d’évaluation de l’efficacité d’une intervention conduit à se poser des questions, tant sur l’intervention elle-même que sur le processus d’évaluation! Nous avons ainsi tenté de regrouper ces différents niveaux de difficultés autour de trois thèmes : la définition même de ce qu’est un programme efficace, l’éthique de la recherche et les sources de données.

Qu’est-ce qu’un programme efficace?

On dit qu’un programme de toute nature est efficace lorsqu’il atteint les objectifs préalablement implique nécessairement une révision des objectifs de l’intervention ou, à tout le moins, une focalisation. Or, dans la recension des écrits sur ce sujet, les études traitant des programmes d’intervention auprès de conjoints violents ont principalement porté sur deux aspects. Si un certian nombre de chercheurs ont tenté d’évaluer l’efficactié des traitements offerts à ces personnes, d’autres se sont plutôt centrés sur les caractéristiques propres à ces individus. On examinera dans certains cas l’efficactié du programme en termes de sa capacité à faire diminuer ou cesser la violence, mais aussi de son impact sur la modification de certains traits individuels ou caractéristiques de l’homme. C’est principalement sur ce dernier élément que les auteurs ne s’entendent pas. En effet, on considère tantôt que l’efficacité d’un programme de traitement ne se base que sur son influence à faire diminuer ou cesser la violence, tantôt sur sa capcité à modifier certains traits individuels. D’autres, finalement, indiqueront qu’un programme de traitement efficace est celui qui fait cesser ou diminuer de façon importante toutes les formes de violence et non uniquement la violence physique comme c’est souvent le cas.

On invoque plusieurs raisons pour s’opposer aux études mettant beaucoup d’emphase sur les caractéristiques de l’homme violent. On indique notamment qu’une telle approche sous-tend une explication de la violence comme un phénomène relié aux caractéristiques personnelles d’un individu, ce qui lui retire sa dimension socio-politique. D’autres considèrent qu’il vaut mieux mettre de l’énergie à faire cesser l’abus que de chercher à comprendre ce qui caractérise l’abuseur. Gondolf a pour sa part émis une réserve quant à l’utilisation des tests psychologiques administrés avant et après le programme. Il souligne que si ces tests nous renseignent sur certains facteurs pouvant prédisposer à l’abus, rien ne nous dit par ailleurs qu’ils sont adéquats dans l’évaluation du succès d’un traitement. Aussi, bien qu’il puissse être intéressant de mieux comprendre qui est l’homme violent, ce qu’il pense ou ce qu’il ressent, ces tests ne sauraient se substituer à une mesure directe des comportements de violence de ce dernier. Ceci repose sur une logique d’évaluation qui précise qu’un traitement « X » est jugé efficace dans la mesure où il permet d’atteindre l’objectif principal du traitement. Or, aucune étude à ce jour n’a permis d’établir de lien de causalité entre les caractéristiques d’un individu et l’adoption d’un comportement violent.


* à suivre *

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