lundi 6 décembre 2010

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 3e partie

LES FACTEURS DE RISQUE

Examinons tout d’abord les facteurs personnels. Plusieurs recherches ont tenté d’expliquer les facteurs physiologiques et psychiques associés aux comportements violents d’un individu. Cependant, ces facteurs sont indissociables des facteurs familiaux, environnementaux ainsi que du processus et du contexte de socialisation de l’individu.

Depuis de nombreuses années, le fonctionnement physiologique est scruté à la loupe afin de localiser les désordres organiques permettant d’expliquer l’agression à partir de pulsions physiques. On est passé de la recherche d’une infériorité constitutionnelle (chromosome surnuméraire) chez le criminel aux études qui ont tenté d’établir un lien direct entre le niveau de testostérones d’un individu et l’expression de sa violence. Toutefois, ces recherches n’ont pas permis d’apporter de preuves concluantes (Barker et Boissonnault).

Sur le plan psychologique, deux types de recherches ont été menés avec des résultats mitigés (Lamoureux). Dans le premier type, les recherches analysent les caractéristiques de personnalité prédisposant les sujets dits « normaux » à s’engager dans une agression. Dans le second, elles étudient les caractéristiques de personnalité des sujets présentant des comportements agressifs ou s’étant engagés dans des actes d’extrême violence.

Plusieurs de ces recherches postulent que certains traits de personnalité peuvent contribuer à ce que le sujet s’engage plus volontairement dans des conduites d’agression. Ainsi, on a observé chez certains jeunes agressifs une difficulté permanente à modifier un comportement acquis (Morisette in Lamoureux). Au lieu de remettre en cause leur comportement agressif, certains jeunes développeraient des résistances leur permettant de renforcer ce type de comportement. Cette attitude limiterait son pouvoir d’apprentissage ou d’adaptation. Quant aux réactions émotionnelles, les auteurs identifient la faible tolérance à la frustration et la recherche d’une satisfaction immédiate, sans considération aucune d’autrui ou des contraintes extérieures (égocentrisme). Selon Lemay (in Lamoureux), les difficultés cognitives d’un jeune violent découlent de son jugement moral qui se limite à une moralité égocentrique. Cette moralité rejette par le fait même des valeurs de réciprocité, de convergence ou de maintien de l’ordre moral et social. Enfin, les jeunes ayant une faible estime ou une trop forte estime d’eux-mêmes présenteraient des risques plus élevés d’être rejetés par leurs pairs prosociaux et d’adopter des comportements inadaptés (carrier et al. In Hébert).
* à suivre *

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