jeudi 9 décembre 2010

VIOLENCE CHEZ LES JEUNES - 6e partie

La conjugaison de ces facteurs peut avoir pour effet de restreindre le répertoire de stratégies qu’un individu possède pour se sortir d’une situation conflictuelle et l’inviter à utiliser un comportement violent pour contrer un sentiment d’impuissance. Mais comment expliquer que la cible de comportements violents est plus souvent une catégorie d’indivdus qu’une autre? Dans le cadre de la violence conjugale certains facteurs sociaux sont alors déterminants, en ce sens qu’ils contribuent et incitent à certains types de violence contre les femmes eu égard à l’oppression dont elles sont victimes. Afin d’expliquer cette violence envers les femmes, Larouche (in Larouche et Gagné) propose un regroupement des facteurs de risque en trois grandes catégories. La première réfère à ce qui crée une relation de pouvoir entre les hommes et les femmes; l’auteure parle alors d’ « incitateurs » en faisant allusion à l’enseignement des stéréotypes traditionnels et des rôles sexistes aux enfants dans les écoles, dans la famille et dans les médias ansi qu’à la pornographie, la violence à la télévision et enfin à tout ce qui incite à user de violence envers les femmes. La deuxième catégorie renvoie aux facteurs qui renforcent la violence. Selon l’auteure, l’homme abusif s’en sert pour justifier, minimiser et se déresponsabiliser de la violence qu’il produit. Il s’agit en réalité de l’allégeance aux stéréotypes masculins et de l’intégration de la notion de pouvoir. Finalement, la troisième catégorie concerne les facteurs qui augmentent la tolérance des victimes tels que les stéréotypes féminins ou ce que l’auteure appelle l’ « incapcité apprise », c’est-à-dire les facteurs personnels qui augmentent la tolérance à la violence, et enfin les discours et les mythes qui entretiennent la position de la violence tels que : « la femme battue est masochiste » (Lacombe).

Dans toutes les formes de violence, l’acte de violence n’est-il qu’un geste de domination de la part de l’agresseur, qu’une façon d’établir son autorité et de régler les conflits sans avoir à négocier? Et cela, qu’il s’agisse de la violence envers les femmes, de la violence envers les minorités ethniques et, pourquoi pas, de la violence tournée contre soi-même. L’agression ou l’acte violent est alors compris comme une façon de se sortir des conflits, une façon de prendre et d’affirmer un pouvoir afin d’exister comme individu. Le choix des victimes dépend de la socialisation de l’individu. Et cette socialisation n’est que le reflet d’un ensemble de facteurs sociaux qui contribuent à renforcer des conditions sociales inégales entre certaines catégories d’individus. Examinons maintenant comment les jeunes interviewés au cours de cette recherche se représentent la violence.

* à suivre *

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