vendredi 7 janvier 2011

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 10e partie

LA NOTION DU DÉSIR SEXUEL

Avant d’en arriver au désir sexuel chez le couple, reformulons notre définition du désir : Désir, tendance devenu consciente de son objet : la faim par exemple est un besoin que je cherche à satisfaire et mon désir de manger, né de celui-ci, est la conscience que j’ai de cette situation. Si je mange avant que ma faim s’affirme, le désir n’aura pas le temps de naître; pour qu’il apparaisse, il est nécessaire qu’un obstacle surgisse. Le désir naît de la frustration. Il donne à la vie affective sa tonalité, suscite les sentiments et les passions, est à la base de la vie active. Cependant, s’il est vrai que la volonté ne s’exerce pas sans désir préalable, celui-ci n’implique pas automatiquement l’acte volontaire. En effet, je peux être conscient de ma faim, désirer manger et, pourtant, ne rien faire pour satisfaire mon besoin. Voyons l’approche de Jacobson sur le désir.

Le désir, qui est la première étape, peut être défini comme « une envie spontanée d’engager le processus d’une expérience sexuelle. Vous êtes, par exemple, en train de lire votre journal, et d’un seul coup, votre esprit s’envole dans des sphères érotiques. Peut-être est-ce une petite annonce qui a déclenché ces fantasmes, ou peut-être une pensée vagabonde, ou encore un coup d’œil à votre partenaire en partie dénudé(e). Quelle qu’en soit la raison, vous vous sentez en excellentes dispositions pour faire l’amour. Si vous incitez votre partenaire à vous suivre dans la chambre et si vos sentez de sa part une stimulation suffisante, vous atteignez la deuxième étape : l’excitation. Maintenant, vous n’en êtes plus à laisser des images sexuelles éveiller votre désir, mais devenez physiquement excité(e). Si vous êtes un homme, votre pénis se met en érection. Si vous êtes une femme, votre sexe se gonfle de sang et votre vagin se lubrifie. Tous deux commencez à respirer plus vite et votre peau devient plus moite. Et si l’excitation continue à bien se dérouler, vous allez finalement arriver à la troisième étape : l’orgasme. Vous allez ressentir une grosse bouffée de plaisir, parfois plus douce, parfois intense, due à la contraction des muscles agissant pour chasser l’afflux sanguin de la zone pelvienne.

Je travaille actuellement en thérapie avec un couple, Doris et Eureka, qui, comme beaucoup de couples, a des problèmes avec cette première étape : le désir. Paméla se satisferait de faire l’amour trois ou quatre fois par mois. Elle atteint facilement l’orgasme, elle appartient même à une minorité de femmes qui arrivent à jouir sans stimulation clitoridienne, mais malgré tout, elle éprouve rarement de désir pour le sexe. Une des raisons de son manque d’intérêt est qu’il lui faut un assez long moment pour être assez excitée, comme beaucoup de personnes ayant un faible taux de désir. Elle m’a dit en toute franchise : « Pendant les quinze ou vingt premières minutes, je pourrais très facilement me débrancher car je n’éprouve alors aucune sensation forte. C’est seulement lorsque l’orgasme devient imminent que je suis réellement excitée. C’est alors que je me dis soudain ‘N’arrête pas! Ne t’arrête pas!’ Mais je ne me sens réellement impliquée dans l’acte sexuel que pendant deux minutes sur les vingt, environ, qu’il dure. Le reste du temps, je pourrais tout aussi bien passer à autre chose. »
* à suivre *

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