mardi 11 janvier 2011

LA NOTION DU DÉSIR CHEZ LE COUPLE 12e partie

Quand il n’y a pas trop de différence entre le taux de désir de l’homme et celui de la femme, le couple peut aisément combler le fossé qui les sépare. L’un des deux accepte de faire l’amour un peu moins souvent, et l’autre accepte de faire un effort pour être plus souvent d’humeur sensuelle. C’est lorsque la différence entre les deux est profondément marquée que les problèmes surviennent. Ils ont alors des difficultés à trouver un compromis.

Quand la situation se présente, j’ai remarqué qu’il était très bénéfique, pour le couple, que chacun de ses membres se penche attentivement sur la façon de voir de l’autre. Au cours d’un des premiers entretiens avec Eureka et Doris, j’ai demandé à Doris s’il souhaitait décrire à Eureka ce qu’il ressentait lorsqu’il était plein d’énergie sexuelle. « Que ressent votre corps? Quelles pensées vous assaillent? », ai-je demandé.

Doris s’est tourné vers Eureka et lui a dit : « En toute honnêteté, je peux te dire que rares sont les moments de ma vie où je n’éprouve pas de désir sexuel. Le plus petit encouragement suffit à l’éveiller, une femme marchant dans le hall ou montant l’escalier. C’est instantané. Au début de notre mariage, ces sensations étaient encore plus violentes. Faire l’amour était alors pour moi la seule activité vraiment valable. Maintenant, j’ai plus de 40 ans et je ne pense plus au sexe à chaque instant. Pour la première fois de ma vie, je peux me concentrer sur autre chose! Mais il est toujours là, omniprésent et sous-jacents, prêt à s’éveiller. Est-ce que tu comprends? »

Mais Eureka ne comprenait pas. Du moins pas en se référant à sa propre expérience. Elle lui a dit qu’elle avait eu quelques brèves périodes dans sa vie où elle avait été très attirée par le sexe, notamment dans sa jeunesse, et qu’elle avait un souvenir très agréable de ces périodes. Mais la plupart du temps, elle n’a eu que peu d’intérêt spontané pour le sexe. « A présent, j’y pense rarement », a-t-elle avoué à Doris. « Pour être franche, je crois que si tu ne mettais pas la pression sur moi, il pourrait très bien se passer une semaine sans que j’aie la moindre pensée sexuelle. Dès que tu sens l’éveil de ton désir, tu commences avec moi tes travaux d’approche; moi, c’est l’éveil de ma culpabilité qui m’incite à prendre l’initiative. »


« Comme tout cela est difficile à comprendre », a dit Doris en hochant la tête.
« Puisque tu gardes un souvenir agréable des périodes de ta vie où tu étais plus
débridée sexuellement et puisqu’aujourd’hui tu atteins facilement et
régulièrement l’orgasme, pourquoi ne veux-tu pas faire l’amour plus souvent? Je
ne comprends pas. Ce n’est pas logique. »

* à suivre *

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