mercredi 22 juin 2011

VIOLENCE FAMILIALE 2e partie

Une question de pouvoir et d’inégalité

Plusieurs recherches montrent que le modèle de la violence familiale s’appuie sur les notions de pouvoir et d’inégalité des sexes et des générations (Propper, 1990). Ce sont les membres les plus forts de la famille qui exercent une violence envers les plus faibles ou les plus démunis : les maris sont violents à l’égard de leur épouse et les parents vis-à-vis de leurs enfants parce qu’ils détiennent un pouvoir social, économique et physique sur eux. L’utilisation de la violence devient alors un moyen de contrôler les individus sur qui s’exerce le pouvoir.

Dans notre société, le groupe des hommes est en situation de pouvoir et d’autorité. Malgré les changements apportés dans les lois, l’idéologie patriarcale sur laquelle est basée cette position de domination est loin d’être disparue. Qui plus est, les structures existantes dans le monde du travail et des loisirs font perdurer cette position privilégiée du groupe des hommes.

Le contrôle patriarcal ne s’exerce pas nécessairement par la violence, mais la violence est un moyen de contrôle qui a été et continue à être souvent employé par les hommes, dans la mesure où elle est tolérée par la société, comme nous le verrons un peu plus loin. Lorsqu’une femme agresse son mari, c’est que la relation de pouvoir est inversée dans le couple. Il en est de même des enfants adultes à l’endroit des parents âgés.

Le pouvoir est-il au cœur de la violence?
Il faut comprendre que les différentes formes de violence s’inscrivent dans des relations de pouvoir où les individus concernés n’occupent pas les mêmes positions : les agresseurs sont en position de domination et les victimes sont dépendantes, moralement et économiquement, de leurs agresseurs.

Du point de vue de la sociologie féministe, le fondement de la violence conjugale se trouve dans les relations inégalitaires entre les sexes. Plus les relations affectives et économiques entre une fille et un garçon, une épouse et son mari, sont inégalitaires, plus les possibilités de voir la violence s’installer dans la relation conjugale sont élevées. D’ailleurs, des études ont montré que, là où les couples vivent leurs relations sur le mode égalitaire, les formes de violence sont quasi absentes. De même, les femmes qui sont indépendantes sur le plan financier ont davantage la possibilité de choisir un mari non violent (Propper, 1990).

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