jeudi 23 juin 2011

VIOLENCE FAMILIALE 3e partie

La violence conjugale

« Une femme sur deux est victime de violence. » Titre alarmiste? Au Canada, plus d’une femme sur deux avoue avoir été victime d’un acte de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie adulte (Statistique Canada, 1993). Près de 48% de ces femmes ont été agressées par un homme qu’elles connaissaient – 25% par leur conjoint.

En 1980, le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme publiait une étude basée sur des données de 1978 affirmant que, « chaque année, une Canadienne sur 10 était battue ». Depuis, différentes statistiques circulent et soulèvent toujours des questions sur leur validité. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il existe deux sources de données qui fournissent un portrait contrasté de la violence conjugale. La première source renvoie à une catégorie d’études qui portent sur les stratégies de résolution des conflits familiaux. Elle fournit des statistiques concernant les taux de violence subie par les femmes et par les hommes. Dans ce genre d’enquête, les taux de violence conjugale sont étonnamment semblables entre les femmes et les hommes. Nous verrons pourquoi. La deuxième source provient des données de victimisation liée à des actes criminels rapportées par les corps policiers, les services judiciaires, les maisons d’hébergement et aussi des groupes cliniques. Dans ce cas, la violence conjugale est plus grave, a des conséquences qui touchent la santé physique des personnes et est asymétrique, les femmes y étant les victimes dans plus de 80% des cas et les hommes, les agresseurs (Laroche, 2003).

Les statistiques et le type de violence conjugale

Les chercheurs utilisent l’Échelle des tactiques de conflit (Conflict Tactics Scale ou CTS), élaborée par le sociologue M.A. Strauss dès 1971 et remaniée depuis ce temps. Cet instrument sert à mesurer les actions auxquelles un membre de la famille (homme ou femme) peut avoir recours à l’occasion d’un conflit ou d’une dispute avec un autre membre de la famille. L’échelle est composée de 18 énoncés d’action distribués sur un continuum entre les actions dites raisonnées, les actions d’agression verbale et les actions d’agression physique et sexuelle. La CTS a été utilisée dans de nombreuses études tant aux Etats-Unis qu’au Canada, dans au moins 20 pays et auprès de plus de 70,000 participants d’origine sociale et ethnique diverse. Statistique Canada a utilisé dans l’Enquête sociale générale de 1999 (ESG) une version adaptée de la CTS.

Le taux de violence conjugale, la prévalence sur 12 mois est la prévalence sur 5 ans, de la part du conjoint actuel ou d’un ex-conjoint, Canada et Québec, ESG, 1999.

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