vendredi 22 juillet 2011

VIOLENCE FAMILIALE 23e partie

Les facteurs personnels

Sur le plan personnel, la femme qui a connu la violence dans son enfance, soit comme enfant maltraitée, soit comme témoin de violence, risque d’être plus tolérante aux différentes formes d’agression. Elle a intégré une norme familiale de fonctionnement où la violence fait partie des rapports entre les membres de la famille et du couple. La résolution des conflits par la violence lui apparaît donc acceptable. Évoluer dans un milieu de vie où les coups de poing, les coups de pied et les gifles sont monnaie courante accroît la tolérance face à la violence. La femme qui a vécu son enfance dans un tel milieu n’a guère de réactions lorsque ce mode de fonctionnement se reproduit dans sa vie adulte. En effet, elle a déjà fait l’apprentissage du repli sur soi, nécessaire pour survivre, et elle a intégré une image négative d’elle-même (une faible estime de soi). Ces deux mécanismes contribuent à augmenter sa tolérance envers la violence.

Elle a également développé des attitudes de passivité puisque le modèle de femme auquel elle s’est identifiée, sa mère, se confond avec celui de victime – rappelez-vous que les femmes sont les premières à être maltraitées lorsqu’il y a violence familiale. Un tel passé rend une femme plus vulnérable à la violence car son héritage de victime réduit ses capacités d’affirmation et sa confiance en elle. Ses expériences antérieures augmentent sa paralysie et sa passivité devant les agressions et les différentes formes de violence.

Rappelons aussi que les femmes qui ont fortement intégré les stéréotypes féminins (passivité, douceur, oubli de soi, etc.) risquent d’être plus passives devant une situation d’agression. Elles toléreront davantage la violence, se sentant elles-mêmes responsables de cette violence, essaieront de sauver la cellule familiale à leur détriment. Il en est de même des femmes qui adhèrent à des croyances religieuses déterminant, pour elles, les paramètres de leur vie. L’assimilation de telles croyances amène ces dernières à amenuiser leur place, en tant qu’individu, et contribue à atténuer leurs capacités d’affirmation. En effet, les femmes qui se définissent à partir des valeurs et comportements prônés par des codes moraux rigides, établis selon le sexe, la famille ou la religion, augmentent leur potentiel de victime. Ces femmes ne peuvent délimiter leur zone personnelle en fonction de leurs besoins et abandonnent leur pouvoir individuel au profit d’une norme qui ne tient pas compte de leurs droits ni de leur potentiel. Elles éprouvent donc des difficultés à se donner la priorité et à négocier leur place en tant qu’individu.

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