dimanche 18 mars 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 56e partie


DÉPENDANCE À L'ALCOOL

L'alcoolisme est la toxicomanie la plus répandue en occident.  C'est aussi le principal problème de santé mentale.  Son coût annuel au Canada : plus de cinq milliards de dollars.  Au Québec, on évalue la perte de productivité liée à l'alcool et aux drogues à un milliard de dollars par année.

Environ 15% des Nord-Américains ont des problèmes d'alcool et, de ce nombre 5% sont véritablement alcooliques. L'autre 10% représente les "mauvais buveurs", c'est-à-dire ceux qui boivent de manière excessive, sans pour autant développer une dépendance physique.
Quiconque consomme de l'alcool encourt le risque de devenir dépendant, risque, qui selon les experts, se situe entre 5% et 10%.  Si l'un des parents est alcoolique, le danger grimpe à 20%; lorsque les deux parents le sont, le risque se situe à près de 5%.  D’un point de vue médical, l'alcoolisme est une maladie chronique et potentiellement mortelle qui rend l'individu physiquement dépendant de l'alcool.  Boire devient alors une obsession compulsive.  L'alcoolisme organise sa vie autour de la consommation, peu importe les effets dramatiques que cela peut avoir sur son existence et sur celle des autres.  La privation d'alcool le fait souffrir: les tremblements le secouent dès le réveil jusqu'à ce qu'il prenne sa première dose de cognac ou de vodka.  Plus la dépendance s'aggrave, plus la dose augmente, le corps ayant développé une tolérance accrue à l'alcool.  Des études génétiques ont démontré certaines anomalies physiologiques qui sont transmis par les gènes. Ce n'est pas l'alcoolisme comme tel qui est transmis, mais plutôt des risques biologiques qui prédisposent des individus à l'alcoolisme. On peut avoir l'alcoogène et ne jamais développer la maladie.  Tout comme on peut ne pas avoir l'alcoogène et devenir dépendant de l'alcool.

L'alcoolisme est en effet un phénomène complexe où une multitude de facteurs interviennent, notamment les troubles de la personnalité.  Faible estime de soi, incapacité d'exprimer ses émotions, culpabilités, perfectionnisme : boire devient un moyen de composer avec l'anxiété et les difficultés de l'existence.

On croit aussi que l'environnement social joue un rôle important dans le développement de la dépendance, avoir été exposé très jeune à l'alcool, par exemple, ou avoir été maltraité.  Cependant, environ 5% des personnes qui consomment trop n'ont pas grandi auprès d'un père ou d'une mère alcoolique.  Et plusieurs ne développeront que tardivement leur problème d'abus.  C'est le cas pour le tiers des personnes âgées aux prises avec cette dépendance. Perte d'un époux, nid familial désert après le départ des enfants, retraite, crise d’identité, problèmes de santé liés au vieillissement : les étapes difficiles peuvent inciter à prendre un verre afin de combler un vide et anesthésier les souffrances.

Que l'on soit un buveur tardif ou que l'on traîne un long passé d'abus d'alcool derrière soi, les conséquences sont tout aussi tragiques.  La liste des répercussions physiques, psychologiques, sociales, familiales et financières est interminable.  Par définition, l'alcool est toxique.  Consommé avec modération - soit un verre par jour pour les femmes et deux pour les hommes, il a des vertus protectrices pour le coeur.  Toutefois, il peut se transformer en poison mortel pour les tissus et les organes, qui l'absorbent très vite.

Ainsi, l'alcoolisme diminue l'espérance de vie de 10 à 15 ans.  Dépression, confusion, amnésie persistante, troubles du sommeil, cirrhose, gastrite, pancréatite, cholestérol, thrombose, infarctus, cancer; l'alcool n'épargne aucune partie du corps, du système nerveux au système digestif en passant par l'appareil circulatoire.  

Et plus, on vieillit, moins l'organisme tolère l'alcool "les complications se multiplient avec le temps, car le corps s'intoxique plus rapidement."

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