lundi 29 octobre 2012

LITTÉRATURE HAÏTIENNE - 23e partie


VOIX (tome III)

C’est un long poème.  Toutes les voix de la terre, à tour de rôle se penchant sur les problèmes de la vie humaine, et justifiant la confession de leur choix.  D’abord les matérialistes;

  1. La nature est force et beauté; elle est vivante et suffit à rendre l’homme heureux.  Arrière les radoteurs qui interrogent son sein pour découvrir les secrets de l’éternité.  “La manie inquiète et savante a tué le germe du bonheur....” b) Dieu est, mais l’infini méconnaît la fourmilière humaine”.  Le ciel ignore l’homme.  Il est emprisonné dans l’Univers; c) “La matière a tout fait proclamé une ample voix /Ce que vous nommez Dieu n’est autre que ses lois”. d) Je veux vivre ma vie proclame un autre.  Tandis que vous vous occupez de choses creuses, je caresse ma vie.  Il n’y a de vrai que l’amour. e) Il faut manger, boire, dormir et s’amuser telle est la règle, car bientôt l’abime éternel nous emportera f) tout périt.  Chaque siècle s’éteint comme un bruit de tonnère.  Seuls survivent les noms glorieux qui ont pour eux le temps.  Les hommes célèbres ne meurent jamais.  g) Puis d’autres voix se font entenre : voix des pessimistes qui pensent que l’anarchie va tout emporter, que le monde va passer, voix des desespérés, du remords, du désabusé etc....

Mais, pour toutes ses voix, le problème de la vie demeure entier.  Véritable enigme qui tourmente le poète.  Soudain dans une vision, la Mèere de Dieu apparaît et enseigne aux êtres  la Vérité sur la Vie humaine.  Comme tous les poèmes de Vilaire, c’est un chant de l’espérance chrétienne qui ferme LES VOIX.

AU DELÀ (Tome III)
CREDO LITTÉRAIRE est le principal texte où Vilaire prêche l’éclectisme.  Il demande à l’artiste d’être complet, universel et immense en imitant avec originalité toutes les écoles littéraires passées.  On a dit et on répète que dans ce texte, Vilaire “prononce un interdit contre Haïti dont il ne cite ni le nom, ni les exemples”  Et alors qui expliquera le sens de ces deux vers du huitième quatrain:

“Mais ne proscrit ni celle où nos pères ont mis 
Les émois de leur coeur, et l’âme sa musique”.

Dans INSPIRATION, Vilaire rend un culte à cette déesse invisible qui le visite souvent et lui impose, impérieuse, sa loi : L’INSPIRATION.

Tu viens troubler mon âme et murmurer tes mots
Dans le silence et le mystère,
En vain je lutte alors et me refuse à toi...

L’AJGUPA est un texte plein de couleur locale où Vilaire décrit les mystères qui entourent le humfort d’un papa loi:

CORIOLAN ARDOUIN est un poème où il pleure sur la vie triste du poète Ardouin tout en rendant hommage à son talent.

FANTAISIES POÉTIQUES (Tome III)

RAPACES est encore une satire où Vilaire se demande comment les “hyènes chacals et vautours” qui peuplent notre faune politique et sociale peuvent-ils trôner toujours et partout en conquérants, avec tant de constance.  Il les appelle des “gens positifs. qui ne reculent devant aucune bassesse, même faire saigner le coeur des artistes.

CHANSON DU VENT DU NORD est un texte que seul un “grandelansais” pouvait écrire avec tant d’aisance.  Vilaire chante avec beaucoup de fantaisies, rythmiques le Nordé, ce sombre prince du vent du Nord qui “vente, grince, gronde, crie, déclame, danse et règne” tandis que:
Le ciel au son du glas et des marches funèbres
Pleure ses astres morts qu’enterrent les ténèbres.

HOMMAGE À MONSIEUR FRANÇOIS FERTIAULT: Monsieur Fertiault a fait paraître à 95 ans, nous dit Vilaire un charmant ouvrage “La vie du Livre” où il a inséré d’aimables stances dédiées à l’auteur des Années Tendres et des Poèmes de la Mort.  Vilaire lui rend hommage. Il saisit l’occasion pour comparer la jeunesse du vieillard à l’éternel printemps de son île bien-aimé. C’est un très beau texte, supérieur à mon Ile Bien-Aimée de Durand.

AMOUR DES CHOSES est encore un texte où Vilaire chante les merveilles de la terre Haïtienne et confesse les raisons qui l’attache à elle:

Mon coeur est frère ou fils de ton vibrant soleil 
Mes fibres sont les soeurs de tes lianes folles,
De tes soirs étoilés de vives lucioles.
Terre où je dormirai mon suprême sommeil,
Je t’aime, ô ma patrie!

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