samedi 24 janvier 2009

Toxicomanie et la Femme 4e partie

CONSOMMATION DANS LA FAMILLE

L’alcoolisme n’est pas héréditaire. Mais un milieu déjà affecté par cette toxicomanie n’en favoriserait-il pas l’éclosion chez l’un ou l’autre de ses membres ?

Lisansky rapporte que les femmes alcooliques proviennent plus fréquemment que les hommes d’une famille où il y a déjà un problème de boisson.

Aussi, nous examinerons le fait en lui-même de la consommation et les attitudes des parents en face de la consommation. Il est entendu que nous parlons ici de consommation excessive.

Même si des femmes ont perdu leur père ou leur mère durant leur jeunesse elles en ont entendu parler par d’autres. C’est pourquoi les 17 ont répondu à notre question. Le dossier clinique de ces femmes confirme que treize d’entre elles avaient un parent alcoolique ; 10 avaient des pères alcooliques et 3 des mères alcooliques. Notre résultat dépasse de beaucoup celui de Lisansky qui affirmait que 44% des femmes rapportent qu’il y a un problème d’alcoolisme chez leurs parents soit 4 fois chez le père pour une fois chez la mère.

La deuxième partie de la proposition est à peu près identique pour nous mais pour la première partie nous atteignons 76.4%.

Maintenant considérons la consommation chez la fratrie : Les quatre sujets qui ont des sœurs alcooliques ont aussi des frères. L’addition permet de dire que chez les 10 sujets au moins un membre de la fratrie était alcoolique.

En comparant avec l’étude de Lisansky la proportion est également plus forte ici. Pour elle 24% des femmes citent un problème de boisson chez un frère ou une sœur ; mais pour nous ce pourcentage s’élève à 58.8%.

Une observation intéressante et significative est à signaler : une seule de nos femmes a vécu dans un milieu familial où le problème d’alcoolisme était absent. Une autre n’avait aucun membre de ses parents ou de la fratrie, mais un oncle qui habitait au foyer était alcoolique et la femme nous avoue qu’elle aimait beaucoup cet homme qui la choyait de présents.

Une recherche effectuée en Allemagne avance que « les filles d’alcooliques semblent disposées à marier des alcooliques ».


Que s’est-il passé pour nos femmes ? Treize ont épousé des buveurs non-alcooliques au moment de leur mariage mais 5 de ces maris le sont devenus par la suite. Quatre seulement choisirent comme conjoint des alcooliques, qui le demeurèrent d’ailleurs. En additionnant ces résultats on constate tout de même que neuf parmi nos 10 femmes qui avaient un père alcoolique, se sont retrouvées après quelques années de mariage, avec un mari alcoolique.

Lisansky, dans sa recherche affirme que parmi les patients mariés, 35% des femmes rapportent un problème de boisson chez leur conjoint. Pour notre part, c’est plus élevé soit 53.5%.

Étant donné ce nombre assez considérable, on peut supposer qu’il existe une certaine attirance des symptômes et que les personnes qui ont une pré-disposition à l’alcoolisme ont des chances de marier une personne avec la même pré-disposition.

Un deuxième point qui semble important au niveau de l’influence socialisatrice d’un milieu est l’attitude de ce milieu face au phénomène que l’on veut étudier ; en l’occurrence, la consommation de boissons alcooliques. La seule information valable est la suivante ; la majorité des parents avaient adopté une attitude ambivalente face à l’alcool. Tout en affichant une attitude plutôt positive, en ce sens que l’on invitait à un contrôle personnel, on adoptait en même temps une attitude confuse face à l’abus.

* à suivre *

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