dimanche 8 février 2009

Toxicomanie et la Femme 18e partie

Traitement

La majorité des travaux qui abordent l’efficacité thérapeutique des programmes de traitement n’effectue aucune distinction entre les résultats des hommes et des femmes ou ne comporte que des échantillons masculins. Conséquemment, il demeure impossible de conclure quant à l’efficacité réelle des programmes de traitement et quant à l’impact relatif des diverses modalités de traitement auprès des clientèles de femmes.

Cependant, plusieurs auteurs estiment que l’inefficacité de certains programmes de traitement est liée à l’absence de modalités d’intervention élaborées selon les besoins spécifiques des femmes alcooliques. Parce que l’étiologie et les manifestations des problèmes reliés à l’alcool diffèrent chez les femmes et chez les hommes, les besoins de traitement seraient distincts. C’est ainsi que sont rapportées, dans la littérature, des initiatives et des idées nouvelles, telles des approches non sexistes ou féministes. Toutefois, bien que fournissant plusieurs recommandations, aucune des études recensées n’évalue les modalités de traitement proposé.

Transmission hériditaire

Depuis l’antiquité, la sagesse populaire affirme que l’alcoolisme se présente rarement seul. À l’exception d’une seule, toutes les études sur l’alcoolisme, quel que soit leur pays d’origine, ont indiqué des taux plus élevés d’alcoolisme parmi les lignées d’alcooliques que dans la population en général.

Trois possibilités permettent d’expliquer ces données : soit, cette généralisation du boire excessif constitue la conséquence de l’apprentissage social dans la famille et, particulièrement pour les femmes, l’effet de l’apprentissage par observation (modeling) des hommes alcooliques de la famille; soit, l’alcoolisme est déterminé à la conception par transmission génétique; soit, il s’agit d’une interaction, certaines conditions environnementales assurant l’expression du génotype.

Dans une étude de filles adoptées, on ne trouve aucune différence entre le taux de boire excessif chez les filles adoptées nées de parents alcooliques et chez les filles adoptées nées de parents non alcooliques. Cependant, l’échantillon et le groupe témoin s’avèrent trop restreints pour permettre des conclusions définitives. Dans une autre étude, on constate globalement un taux élevé d’abus d’alcool chez les femmes nées de mères alcooliques; et cette différence ne s’observe pas chez les femmes nées de pères alcooliques. Ainsi, la susceptibilité à l’alcoolisme peut être héritée, soit de l’un, soit de l’autre des parents biologiques mais la vulnérabilité semble davantage transmise par la mère que par le père. Comme la prévalence de l’alcoolisme reste peu élevée parmi ces femmes, les auteurs consultés estiment que les facteurs de l’environnement jouent un rôle plus important dans l’étiologie de l’alcoolisme des femmes que dans celles de l’alcoolisme des hommes.

Les résultats de plusieurs travaux de recherche ne permettent pas d’écarter la possibilité des facteurs héréditaires, au moins pour certains alcooliques. Peut-être doit-on en venir à diviser cette population en sous-groupes, dont la vulnérabilité constitutionnelle est variable.

* à suivre *

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