dimanche 24 janvier 2010

LA PERSONNALITÉ -- 71e partie

LA THÉORIE DE L’ENVIRONNEMENT SOCIAL

La théorie de l’environnement social, élaborée par l’américain Jaber Gubrium (1970, 1972, 1973, 1974, 1976), remet en question les théories de l’activité et du désengagement. La théorie de l’activité est présentée par certains auteurs comme la recette miracle pour une bonne adaptation à la retraite et le maintien de l’équilibre psychologique. Quant à celle du désengagement, elle est perçue comme tout aussi bénéfique si elle est bien acceptée par l’individu. Dans cette optique, le retrait graduel de la vie sociale est présenté comme le signe d’un bon ajustement à la vieillesse. Ces deux théories, qui traduisent une compréhension partielle du comportement social des personnes âgées, nous placent cependant devant l’obligation de faire un choix.

Contrairement aux deux premières théories qui misent surtout sur l’interaction sociale, sur le niveau d’activité, sur l’état psychologique et sur la satisfaction de vivre dans une situation de vieillissement, la théorie de l’environnement social est axée sur l’environnement immédiat du retraité et sur ses relations avec cet environnement. Ne se proposant pas nécessairement comme un modèle de vieillissement réussi, cette théorie s’intéresse surtout à l’intégration des retraités à leur environnement immédiat. La présente théorie se situe donc dans une perspective socio-phénoménologique (une forme d’introspection sociale) où toute l’attention est portée sur l’environnement immédiat de la personne âgée et sur les relations de celle-ci avec ce même environnement. Elle ne propose pas nécessairement un modèle de vieillissement réussi. Elle essaie simplement d’expliquer certaines variations dans les interactions en tenant compte de facteurs environnementaux.

En fait, cette théorie tente de montrer les interactions étroites qui existent entre les facteurs individuels et l’environnement socioculturel dans l’attitude et le comportement des retraités. On constate actuellement qu’il est de plus en plus fréquent de retrouver les retraités en milieu homogène, c’est-à-dire composé exclusivement d’individus âgés. À titre d’exemples, mentionnons ici l’apparition de nouveaux villages de senior citizens aux Etats-Unis, les retraités et les pré-retraités qui se regroupent dans certains immeubles de Montréal ou bien de la colonie de retraités québécois que l’on retrouve dans certaines régions de la Floride. Depuis quelques années, on assiste en fait à la naissance d’une sous-culture de retraités et à sa ghettoïsation progressive.

* à suivre *

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