vendredi 26 mars 2010

JOUEURS PATHOLOGIQUES - 4e partie

MÉTHODOLOGIE

Les données utilisées proviennent d’entrevues semi-structurées réalisées dans le cadre de l’évaluation du programme expérimental sur le jeu pathologique (Chevalier et autres) servent à mieux comprendre pourquoi les joueurs pathologiques demandent de l’aide.

Dans un contexte où les besoins des joueurs pathologiques sollicitant des services peuvent varier notablement, où ces besoins peuvent évoluer rapidement et où les services offerts aux joueurs diffèrent d’une région et d’une ressource à l’autre et, de manière plus importante encore, parce que nous ne possédons que peu d’informations sur les attentes et les besoins des joueurs, la recherche proposée revêt un caractère exploratoire et les méthodes par entrevue ont semblé les plus appropriées.

Pour recueillir les données, nous avons mené une trentaine d’entrevues individuelles et de groupe auprès d’une soixantaine de personnes ayant reçu des services d’aide pour le jeu dans 23 organismes provenant de quatre sites pilotes à travers le Québec.

Les personnes ayant complété le traitement ont été interrogées individuellement ou en groupe. Les entrevues individuelles ont permis d’explorer et d’examiner en profondeur les thèmes propres au parcours des usagers de services, alors que les entrevues du groupe (focus group) ont favorisé la formation de groupes d’usagers plus homogènes. La sélection des groupes a été opérée selon des critères généraux d’abord et des éléments spécifiques de contenu ensuite. Tous les groupes choisis représentent des minorités, à l’échelle du Québec, parmi l’ensemble des personnes ayant sollicité ou complété un traitement. Les personnes ayant abandonné le traitement ont toutes été rencontrées individuellement.

Les personnes ayant complété le traitement depuis un laps de temps allant de trois semaines à dix-huit mois étaient recrutées par le biais des intervenants dans les centres de traitement qui participent au programme expérimental. Les critères de sélection permettant la formation des différentes entrevues de groupe ont été précisés par l’équipe de recherche à la personne responsable dans les centres de traitement, pour l’orienter dans sa recherche de participants. Les personnes intéressées à participer (ou, selon les régions, un sous-ensemble d’entre elles) étaient alors contactées par un membre de l’équipe de recherche et réparties entre les entrevues individuelles ou les différentes entrevues de groupe, selon leurs caractéristiques propres. Les participants ont été informés du caractère confidentiel de la recherche et les chercheurs leur ont expliqué les objectifs de la recherche et les retombées attendues. Ils ont de plus indiqué aux usagers qu’ils pourraient être informés des résultats de la recherche à la fin du mandat.

Le choix des thèmes de notre schéma d’entrevue a été inspiré par la littérature s’intéressant aux joueurs en traitement et a été construit de manière à permettre à chaque personne interrogée de s’exprimer librement sur son expérience et les différentes étapes de sa démarche.

Comme nous l’avons précisé dans le modèle conceptuel (Donabedian, 1973), l’usager évalue son état de santé à partir de ce qu’il ressent et des informations qu’il retire de l’environnement. Il est donc le mieux placé pour faire part de son évaluation de la situation. L’analyse des données a donc porté sur le point de vue des usagers sur cette expérience.

Les données ont d’abord été codées manuellement selon des techniques d’analyse de contenu thématique (Bardin, 1993 ;Stewart et Shamdasani, 1990). Le nombre effectif d’entrevues a été suffisant pour atteindre la saturation informationnelle.


* à suivre *

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