lundi 21 juin 2010

THÉRAPIE CONJUGALE, POURQUOI FAIRE? 5e partie

Un partenaire reste symptomatique

Une thérapie individuelle est aussi indiquée quand le suivi d’une thérapie de couple a apporté une amélioration à la relation de couple, mais que l’un des partenaires présente plusieurs symptômes souvent psychosomatiques – soit un manque d’énergie, une vie sociale inexistante excluant celle de la famille. De plus, un ou plusieurs enfants peuvent devenir symptomatiques à un degré plus ou moins élevé. Lorsqu’une plus grande pathologie est évidente chez un conjoint, elle ne peut être abordée si la relation entre les deux partenaires n’est pas sensiblement améliorée. Il arrive que les deux conjoints soient vulnérables au début de la thérapie de couple, mais que l’un d’eux démontre qu’il peut utiliser le thérapeute comme dépositaire de ses émotions et qu’il est bien moins prédisposé à la fragmentation que son partenaire. Il peut donc mieux maîtriser la désorganisation de son partenaire.

Lorsque la relation de couple s’est améliorée au point où les deux partenaires reconnaissent un réel changement dans leur relation, le thérapeute doit prendre l’initiative de discuter d’une thérapie plus poussée. Si aucun des conjoints n’aborde le sujet, le thérapeute doit parler de thérapie individuelle en soulignant les points qui sont encore des causes de souffrance et d’inconfort pour le conjoint symptomatique. Le thérapeute peut suggérer la thérapie en tenant compte de la qualité des changements dans la relation de couple et aussi s’assurer du moment opportun pour parler des aspects douloureux de la vie du partenaire symptomatique. Dans le domaine de la psychologie du soi, le thérapeute sert de fonction de réflexion (mirroring) pour le développement des capacités relationnelles du couple, et s’offre comme dépositaire des émotions pour le partenaire qui est le plus prédisposé à la fragmentation.

Cette approche est différente de l’approche systémique habituelle dans laquelle la causalité est considérée comme circulaire. Ici, la plus grande pathologie se retrouve clairement chez un des partenaires, et la responsabilité d’y faire face revient tout d’abord à cet individu. Il existe une différence entre le blâme et la responsabilité. Le thérapeute ne blâme pas le conjoint qui est plus pathologique mais il l’oblige à faire face à sa situation et à prendre les moyens nécessaires pour y remédier. Dans ce cas, il est préférable de suggérer une thérapie de soutien pour le conjoint – soit en thérapie de groupe ou en thérapie individuelle – puisqu’il a tendance à être plus vulnérable que les conjoints dont il est fait mention plus haut, qui manifestent un désir de croissance personnelle.


* à suivre *

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