lundi 27 septembre 2010

LE DEUIL - 2e partie

MANIFESTATIONS DU DEUIL, NORMALES ET PATHOLOGIQUES

À l’exception de certaines manifestations cliniques particulières, les indications d’un deuil normal et d’un deuil pathologique se ressemblent mais se différencient selon l’intensité des symptômes et selon leur durée.

Parmi les manifestations de deuil pathologique nous avons retenu tout d’abord l’absence de manifestations de deuil. À partir d’observations cliniques d’absence de réactions de deuil, Hélène Deutch maintient que le deuil doit s’exprimer tôt ou tard d’une manière ou d’une autre.

Deuxièmement, les deuils anticipés peuvent constituer les deuils pathologiques. Souvent avant le décès le deuil est déjà amorcé ou par la famille ou par le malade. Il faut bien distinguer cependant entre les sentiments de tristesse, d’abandon ou de désespoir éprouvés dans l’attente d’un décès prochain et le deuil anticipé qui peut conduire à un désinvestissement prématuré de la part de la famille ou de la part du malade. Ainsi, le patient peut se retirer prématurément de ses proches et augmenter ainsi son sentiment de solitude et d’isolement; la famille par ailleurs peut également s’éloigner émotionnellement du malade et arriver à croire que le processus du deuil se termine avant ou au moment du décès.

Troisièmement, Hélène Deutch dès 1937 a souligné que les deuils difficiles à résoudre ne sont pas les reflets de liens affectifs solides nécessairement mais plutôt le résultat de la présence d’ambivalence importante et de culpabilité. L’incapacité de faire face à des sentiments inavouables envers le défunt peuvent conduire à des états névrotiques de rumination compulsive, à la mélancolie et même au suicide.

Il y a plus d’éléments inconscients dans le deuil pathologique. L’ambivalence de la relation est une condition du deuil pathologique d’où tendances à la culpabilité, à l’auto-punition qui s’installent dans le temps et se manifestent de différentes manières. Freud a parlé de deuil mélancolique où on est en présence d’insomnie grave, de refus de nourriture, de perte de goût à la vie, de risques suicidaires, et d’incapacité prolongée d’investissement dans un nouvel objet.


* à suivre *

Aucun commentaire: