mercredi 10 novembre 2010

ENFANTS ET LE DIVORCE - 3e partie

L’expression des besoins de l’enfant – stratégies utilisées

Les enfants ont souvent des façons très confuses, détournées et limitées d’exprimer leurs besoins, compte tenu de leur âge et de la qualité de communication de la famille. Ceci rend difficile pour les parents de comprendre et de satisfaire ces besoins. Par exemple, un enfant me dit qu’il travaille plus fort à l’école et il ajoute : « Mon cadeau, c’est que papa revienne à la maison ». Face aux bons résultats scolaires, les parents peuvent déduire à tort que leur enfant n’est pas affecté par leur divorce.

Dans une perspective systémique, tous les membres de la famille sont vus comme des collaborateurs du processus interactif. Le comportement de l’enfant a pour fonction d’exprimer ses propres besoins mais vise aussi à communiquer la détresse de la famille, à élever le conflit pour provoquer sa résolution.

Dans les familles intactes, il y a certaines occasions où l’enfant provoque volontairement un conflit avec l’un de ses parents. À d’autres moments, il est la victime innocente des disputes de ses parents. Toutefois, il y a une troisième situation plus commune, en accord avec la théorie des systèmes familiaux, où l’enfant participe au conflit entre ses parents. Saposnek le nomme : « un collaborateur innocent mais fonctionnel ». Par exemple, l’enfant dit à chacun de ses parents qu’il veut demeurer avec lui. Chacun croira que l’autre lui monte la tête alors que l’enfant exprime sa peur de les perdre. Il est en plein conflit de loyauté.

« De ce point de vue, il appert que l’enfant, en essayant de combler ses besoins, initie et participe dans une séquence comportementale qui résulte dans un conflit parental déclaré. » (Saposnek, traduction libre).

Ces stratégies sont pour l’enfant des tentatives d’adaptation et il les choisira en fonction de ses besoins émotifs, de ses habiletés sociales, de son tempérament, de son niveau de conscience et aussi de ce qui risque de toucher émotivement ses parents. Les stratégies sont fonctionnelles mais non rationnelles. Plus jeune est l’enfant et plus ambiguës sont les significations de ses comportements, plus le champ des interprétations est ouvert et vulnérable au climat de méfiance des parents.


* à suivre *

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