mardi 5 juillet 2011

VIOLENCE FAMILIALE 10e partie


Les facteurs sociaux dans l’étiologie de la violence conjugale

Nous verrons trois facteurs sociaux qui augmentent les risques d’utilisation de la violence dans les relations de couple. Ce sont la socialisation différente des garçons et des filles en ce qui a trait aux rôles conjugaux, la discrimination sociale que subissent les femmes et la tolérance de la société à l’égard de l’expression de comportements violents.

Les théories de la violence conjugale

La socialisation sexuée
La socialisation des garçons et des filles est différente. Chez les garçons, on valorise l’action, la force, l’agressivité au travail et dans les loisirs, l’affirmation de soi. On pardonne plus facilement aux garçons les écarts de langage ou de geste. Chez les filles, on valorise des comportements dits féminins, comme la douceur, la voix posée, des loisirs qui n’impliquent pas une force exagérée mais mettent en évidence la grâce féminine. On surveille davantage les filles, on les surprotège par crainte des agressions dont elles pourraient être victimes. On dit encore aujourd’hui à propos des enfants : « on sait bien, c’est un garçon » ou « c’est normal, c’est une fille ».

Les hommes qui usent de violence dans leurs relations de couple ont profondément intériorisé le type d’éducation masculine qui fait de la force et de l’agressivité le mode de communication privilégié. La force devenue violence face à la conjointe est alors un des modes d’expression de la masculinité et fait partie du rôle d’époux. La violence dans la relation de couple est perçue comme un fait normal.

De même, les femmes qui ont reçu une éducation féminine traditionnelle sont celles qui se soumettent le plus à la domination du mari. Elles sont infériorisées au sein du couple et les rôles conjugaux sont fondés sur l’autorité du mari. Elles éprouvent des difficultés à briser le cycle de la violence parce qu’elles se sentent investies de la mission de sauvegarder leur union. Par ailleurs, elles se croient responsables de la violence de leur époux et elles pensent pouvoir leur faire modifier les comportements indésirables. Pourtant, plusieurs spécialistes soulignent que la soumission de la femme, loin de changer la situation, devient un facteur individuel de risque.

Plus la socialisation différenciée est renforcée, plus les risques de violence conjugale augmentent. Au contraire, une socialisation qui puise aux comportements associés aux deux sexes, basée sur des valeurs éducatives égalitaires, prémunit les individus contre l’adoption de comportements violents, et contre l’acceptation de cette violence.

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