samedi 4 février 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 39e partie


ANXIÉTÉ
L’homme en détresse peut vivre une infinité de problèmes : de sress de troubles anxieux et de santé mentale.
Quand on parle d’agents stresseurs, ce sont: une structure organisationnelle , des problèmes reliés aux rôles et aux conditions de travail; les mauvaises relations interpersonnelles; les facteurs individuels.  À ces agents stresseurs, ajoutons la situation économique et la vie sociale.
Depuis quelques années, les gens plus conscients de l’importance de l’activité physique pour se maintenir en forme et éviter certaines maladies.  La multiplication des clubs sportifs prouve la popularité de l’exercice physique et l’importance de ce marché.  Par contre, on a oublié le vieux proverbe “un esprit sain dans un corps sain” et complètement escamoté l’importance de la santé mentale. Il n’est donc pas étonnant de se retrouver maintenant avec une incidence accrue de maladies reliées au stress de dépression, de fatigue chronique, d’alcoolisme et de toxicomanies, de troubles du sommeil et d’épuisement professionnel.
Gérer sa santé mentale, il y a 10 points à retenir
  1. laisser connaître ses besoins
  2. bien gérer son temps
  3. organiser sa vie sociale
  4. planifier des moments de détente
  5. apprendre à s’évader
  6. avoir le sens de l’humour
  7. aider les autres
  8. cultiver sa bulle de survie
  9. encourager la vie de famille
  10. accepter de chercher de l’aide professionnelle au besoin
Comme nous passons la grande majorité de notre temps à travailler et à dormir, nous devons tous et toutes faire face à la musique et développer individuellement notre propre programme de santé mentale, efficace, concret et adapté à notre société moderne afin que nous puissions traverser la vie avec le maximum de dynamisme et de sérénité.
Au temps des mammouths, les choses étaient simples, dirait M. Lortie par ces grosses bêtes, l’homo sapiens devait carburer à l’adrénaline, le coeur battant et les muscles tendus, toujours prêt à attaquer ou à fuir!  Pour éliminer toute source de distractions, le cortisol (une hormone de stress) chassait d’ailleurs ses moindres envies de sommeil, de gourmandises ou de pensées crapaudes.  Ces stratégies de survie, fort utiles, subsistent toujours en nous. Seul petit hic : “les faux cons ayant remplacé les faucons”, pour reprendre la boutade d’Henri Laboritt, certains mécanismes de stress semblent parfois mal adaptés à la jungle des temps modernes.  Supposons par exemple qu’un affreux patron ait succédé au mammouth d’antan dans le rôle d’agent stresseur.  Quatre  choix s’offrent à vous ; soit vous attaquez le patron-stresseur, soit vous le fuyez.  Mais comme vous risquez de vivre à la fin du mois le stress des factures impayées, sans doute tâcherez-vous de vous adapter (les Anglais parlent de stratégies de coping).  Si vous n’y parvenez pas, alors vous risquez de tomber malade.
C’est là l’abécédaire du stress, tous sexes confondus.
Bien comprendre le stress intrinsèque et le stress extrinsèque.
Le stress intrinsèque : si vous êtes un candidat à la dépendance, le travail peut devenir pour vous une drogue, vous correspondez alors au profil suivant : passionné par votre métier, vous êtes parmi les premiers arrivés et parmi les derniers partis du bureau.  Vous vous absentez très rarement au travail.  L’intensité de votre engagement et les exigences de réussite et de perfection vous accaparent tellement que vous ne pouvez pas vous permettre d’exprimer vos émotions, de perdre trop de temps en colère, en tristesse ou en inquiétude. Vous oubliez souvent de manger et ne sentez pas la fatigue vous gagner. Après de longues heures, vous tombez de fatigue dans un sommeil de plomb d’où vous êtes parfois tiré très tôt, au lever du soleil, par un dossier qui assaille votre cerveau.  
Votre cerveau est votre monture et vous la traitez comme un cheval.  Cette dynamique est un cercle vicieux qui masque trois réalités.
Entrainé par un besoin de satisfaction professionnelle élevé, vous ne réalisez votre incapacité de lâcher prise que lorsque les weekends sont absorbés par le travail et que vous êtes devenu incapables de partir en vacances.  En second lieu, vous n’avez peut être pas réalisé que votre attention, toute votre disponibilit est avalée par le travail; votre entourage a peut-être déjà pris son parti de ne plus pouvoir compter sur votre présence.  Enfin, le carburant ayant ses limites, la monture cérébrale n’ayant plus de repos, de jeu, de détente, le cerveau craque, un beau matin, fourbu, vidé.
Le stress extrinsèque. Il est plus facile à reconnaître, à sentir et à gérer: il est alimenté par les conflits ouverts ou larvés.  Conflits de travail, conflits entre productivité et sécurité. Conflits entre les rôles au travail et ceux hors-travail, qui se multiplient avec le virage monoparental.  Vous avez tendance à rentrer au travail à reculons, et à vous absenter.  Vos émotions sont plus à vif  : votre conflit a un nom et un prénom et vous arrivez difficilement à le sortir de votre esprit.
Vous sentez la fatigue difficilement à le sortir de votre esprit.
Vous sentez la fatigue ou la tension qui prend souvent l’allure d’un mal de dos, d’une tension musculaire permanente.
Alors vous en parlez en dehors des heures.  Vous n’avez de conversations que pour parler des acteurs de votre conflit.  Votre discours devient redondant.  Cette dynamique comporte aussi trois risques.  Une perte de créativité et de productivité parce que la lassitude vous gagne.
Vous perdez aussi l’écoute de votre entourage. Vous cherchez peut-être ailleurs, vous décrochez, vous partez ou encore vous décrétez un “lock-out”.  Dans ce contexte, il faut doser votre stress intrinsèque : d’évaluez périodiquement votre capacité à lâcher prise en comptant les heures que vous consacrez à vos loisirs personnels, à votre entourage et à votre travail et ajustez vos priorités;
  • Négociez la durée et la fréquence de vos marathons de travail avec votre entourage;
  • Établissez-vous des routines de décompressions quotidiennes, hebdomadaires, saisonnières.
Puis, affrontez vos stress extrinsèques
  • Réorganisez le travail de façon à éliminer les conflits;
  • choisissez de lutter pour changer les choses ou de fuir en changeant de défi;
  • si vous ne pouvez ni fuir ni combattre, jouez l’humour, d’imaginaire car la lassitude deviendra contagieuse et votre entourage décrochera peut-être avant vous.
Pour le Dr L. Gagnon, le stress est un mal qu’il faut apprendre à gérer. Il faut être bien conscient que les racines du stress et les effets pernicieux de ce fléau ne disparaîtront pas comme par enchantement.  
Au contraire, tout tend à une augmentation du stress. “les gens qui vont s’en tirer le mieux sont ceux qui vont savoir se gérer: une case travail, une case loisir, une case vie personnelle, tout en visant une capacité d’adaptation. La communication aussi semble s’être améliorée. Les hommes arrivent de plus en plus à parler de leurs émotions et les femmes sont de plus en plus capables d’encadrer les leurs et de rationaliser”.
La règle d’or pour le docteur Gagnon, c’est l’équilibre constamment recherché entre les trois principaux domaines qui réglent la vie de chacun: le travail, l’amour et les loisirs.  “Ce qui m’intétresse c’est de donner des outils aux gens afin qu’ils puissent se protéger, se défendre contre les agressions extérieures”.
Les outils, le docteur Louis Gagnon travaille à en découvrir sans cesse de meilleurs, à les aiguiser, les peaufiner, pourqu’ensuite le plus grand nombre puisse en profiter. Il a parlé d’abondance de la générosité. Un mot de plus en plus absent du langage moderne.  Et sans doute un outil de plus à ajouter à notre trousse de survie dans le monde actuel.
La santé mentale ou l’équilibre psychique, c’est, selon Dre Michelle Cousineau, la capacité d’utiliser ses émotions et son intelligence pour composer de façon efficace avec son environnement et pour satisfaire ses besoins.  Quand l’équilibre est rompu, apparaissent un ensemble de symptômes émotifs, comportementaux ou mentaux, caractéristiques de la maladie mentale.
Le contexte social actuel est particulièrement propice aux états de déséquilibre émotionnel.  Ce sont, la plupart du temps, des pathologies dites mineures qui sont les grandes causes d’absentéisme ou de difficulté de fonctionnement au travail.  Il y a, quinze, vingt ans, on entendait très peu parler de santé mentale en milieu de travail.  Heureusement, la situation a évolué; des programmes d’aide ont été mis sur pied, les patrons sont de plus en plus sensibilisés, et l’on commence enfin à penser à la prévention.

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