mercredi 7 mars 2012

LA DÉTRESSE DES HOMMES - 51e partie

INTERVENTION AU NIVEAU DES ANXIOLYTIQUES


Les anxiolytiques ou tranquillisants mineurs
De tout temps, les sédatifs ont surtout été utilisés dans le traitement de l’insomnie et de l’anxiété. L’alcool est sûrement le plus vieux sédatif et par la suite, les barbituriques ont joué le même rôle.  Cependant, depuis la découverte de nouveaux médicaments qu’on appelle les anxiolytiques, la prescription de sédatifs ne se justifie plus car tous savent maintenant que l’alcool et les barbituriques sont dangereux en cas de surdose et qu’ils induisent de la dépendance physique.
La découverte des substances anxiolytiques tels qu’on les connaît aujourd’hui a été en grande partie le fruit du hasard.  En 1930, Sternbach, en Pologne, découvre une nouvelle molécule, mais il ne sait qu’en faire.  Vingt cinq ans plus tard, en 1955, en voulant faire une réaction chimique avec cette molécule, Sternbach obtient une substance à laquelle il ne s’attendait pas du tout, le chlordiazoposide, qu’on connaît sous le nom de librium.  Son emploi chez l’humain fut accepté au Canada et aux USA en 1960.  Les recherches continueront et en 1963, le diazépam, c’est-à-dire le valium, apparaît sur le marché.
Les benzodiazépines agissent surtout comme agents anxiolytiques dans le traitement des troubles aïgues ou chroniques qui provoquent une incapacité et qui sont caractérisés par de l’anxiété. La pratique courante définit ces états comme des syndromes généraux d’anxiété et de panique.  En 1981, on vendait au Canada dix types de benzodiazépines et l’un des médicaments les plus populaires de cette catégorie a été le diazépam (santé bien être social Canada, 1982).
Selon l’équipe de lipman (1977), la nature de l’amélioration produite par les anxiolytiques va plus loin qu’une simple réduction de l’anxiété.  Selon ces auteurs, plus de cas d’événements positifs et moins de cas d’événements négatifs dans la vie étaient relevés chez les sujets traités avec le Chlordiazépoxide que chez les sujets du groupe soumis au placebo.  Ce résultat peut être dû à une sorte de transformation perceptuelle produisant la disposition à évaluer la réalité de façon plus positive.
Dans cette étude, le Chloriazépoxide peut avoir aidé à diminuer les symptômes psychiatriques affaiblissants et à augmenter l’insight du processus thérapeutique.
On a également trouvé que les benzodiazépines étaient utiles:
  • Dans le sevrage alcoolique aïgue (sellers et Kalant, 1976)
  • Dans le traitement de certains genres de crises continues et dans une variété de troubles neuromusculaires comme la paralysie cérébrale et l’hypotension posturale (Sellers 1978)
  • Comme prémédication aux interventions chirurgicales, comme anesthésique intraveineux au cours d’interventions chirurgicales mineures et dans une variété de tests diagnostiques et shader, 1974.  Bellantwond et al;1980)
Effets secondaires
L’effet secondaire le plus remarqué des anxiolytiques est la somnolence et un certain affaiblissement cognitif quand ils sont utilisés comme hypnotiques (Cole et Davis, 1975).
Cependant, toute substance pharmacologiquement active qui a des effets positifs est susceptible d’avoir des effets négatifs chez certaines personnes et dans certaines circonstances.  En outre, les médicaments qui agissent pour le système nerveux central et modifient l’humeur sont également susceptibles d’être utilisés dans un but non thérapeutique et de façon inappropriée, qu’ils soient illicités ou non.
De nombreuses études en laboratoire ont révélé une déficience motrice consécutive à l’usage de doses légères de benzodiazépines (Kleinknecht et Donaldson, 1975; Liljequist et Matela, 1979). Une étude faite en Grande Bretagne montre un lien très significatif entre l’usage des tranquillisants mineurs et le risque d’accidents de la route.  Malheureusement, la consommation d’alcool et son rôle possible dans ces accidents n’ont pas été déterminés (Skegg, Richards et Doll, 1979).
La dépendance et l’apparition de symptômes de sevrage sont des faits reconnus après administration de doses thérapeutiques de benzodiazépines.  Néanmoins, peu d’études systématiques ont été effectuées sur les problèmes associés au sevrage découlant d’un usage normal et il est extrêmement difficile de donner des chiffres quant au nombre de personnes qui dépendent à l’heure actuelle des médicaments anxiolytiques (Preskorn et Denner, 1977; Covi et al. 1973; Pevnick et al. 1978; Greonblatt et shader, 1978).  Selon une étude (Tyrer et al, 1981), l’incidence élevée des symptômes de sevrage laisse supposer qu’une proportion importante de malades qui consomment des anxiolytiques de façon chronique sont pharmacoliquement dépendants. La thérapie à court terme, d’une durée inférieure à quatre semaines, ne produira pas de dépendance, croît-on, ni de problème de sevrage (Sellers 1978).
Il semblerait que les anxiolytiques soient contre indiqués pour des trouble caractérisés par un comportement agressif, parce qu’ils accroissent l’hostilité (workam et Cunningham, 1975). Il a été aussi observé que le diazépam semble être associé à l’augmentation des idées suicidaires.  Dans une étude à ce sujet (Hall et Joffe, 1972), les sujets groupe placebo ne développaient de tels symptômes.  Ces résultats pourraient expliquer en partie le fait que les benzodiazépines aient été trouvées inférieures au groupe placebo pour le traitement de la dépression.

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